Si je n’avais pas à faire des courses, à passer chez moi voir s’il y a du courrier et pour préparer deux ou trois sacs, je resterais bien au chaud dans la maison familiale et je regarderais la neige accumulée.
La grève des postes, qui a duré un mois, a perturbé ma vie. Je n’avais pas réalisé à quel point jusqu’à il y a quelques jours. Une boîte aux lettres vide si longtemps, l’impossibilité d’envoyer des cartes pour les fêtes qui arriveraient à temps, le fait de ne pas avoir sous la main cartes et timbres parce que je vis dans deux endroits en même temps, tout cela a grandement modifié mon quotidien.
Or, je compte bien reprendre mes habitudes. Je ne dis pas que j’enverrai des cartes postales ou des lettres tous les jours, mais je vais prendre le temps d’envoyer un mot à chacune des personnes qui m’ont écrit pour souligner le passage à 2025, et reprendre mes échanges avec mes correspondants. Je crois que cette activité est essentielle à mon équilibre.
« Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd la raison. »
Je ne peux m’empêcher de penser à ce faux proverbe inventé par le cinéaste Éric Rohmer quand j’examine ma situation actuelle, même si je suis loin d’être en train de perdre la raison. Mais il suffit que je sois chez moi pour que me manque un objet laissé dans la maison familiale, ou le contraire.
Il n’est pas facile de vivre dans deux maisons à la fois. Mais au fond, tant qu’il y a des livres, de la musique et du café aux deux endroits, je peux bien vivre sans un pull en particulier ou sans une paire de boucles d’oreilles que j’aime.
La maison familiale nécessite quelques travaux, un grand ménage et de la peinture, en plus du tri, avant que je puisse m’y installer et m’approprier les lieux. Un tri de ce que je vais conserver de tout ce que j’ai accumulé en 40 ans est lui aussi essentiel. Il ne sert donc à rien de précipiter les choses.
Voir les choses de cette façon a retiré un poids de mes épaules. Je n’ai pas à tout faire d’ici le 30 juin, date à laquelle se termine mon bail actuel; il suffit de le reniouveler. Je ne devrais pas perdre la raison. Après tout, ce proberbe n’est valable que pour les nuits de pleine lune.
Une nouvelle année vient de commencer. Une première journée de travail est terminée. Les vacances ont passé trop vite. Comme toujours. Mais elles ont été plus que bien remplies, elles seront à jamais inoubliables.
Pour l’heure, je rêve de journées (ou de soirées) où je pourrai lire. Juste ça. Je me souhaite donc des heures de lecture, même si je sais que beaucoup de travail m’attend en vue de mon emménagement dans la maison familiale.
Que l’année 2025 soit douce. Qu’elle vous garde en santé afin que vous puissiez réaliser une partie de vos rêves. Qu’elle vous donne au quotidien l’occasion de sourire er de vous émouvoir.
Qu’elle me donne l’énergie nécessaire pour concrétiser tout ce qui est en plan à la suite du décès de mon père. Qu’elle me donne aussi du temps pour écrire. Je voudrais tant vous parler de lui.
Bonne année 2025 à celles et ceux qui fréquentent le pays de Lali régulièrement ou occasionnellement. Je serai au rendez-vous jour après jour.
J’aime les boîtes aux lettres. Et jusqu’à la mi-novembre, je m’arrêtais devant l’une d’elles presque quotidiennement. La grève de Postes Canada, qui a duré un mois, a changé beaucoup de choses. Je n’ai pas envoyé de cartes pour les fêtes alors que j’adorais cette activité en raison de la grève. Je ne sais pas non plus si j’ai le goût de le faire pour souligner l’arrivée de 2025. Est-ce que cela changera au fil des semaines?
À une certsine époque de ma vie, alors que j’étais libraire, c’est une de mes collègues qui travaillait le 26 décembre, journée connue sous le nom de Boxing Day. Journée des soldes, des retours de cadeaux offertes ou reçus, ou des échanges. Moi, je travaillais le 2 janvier.
Il a bien neigé, mais je n’ai pas à pelleter. Je n’ai pas non plus à déneiger la voiture et à faire des pistes si je sors, car elle est bien au chaud sous l’abri; j’ai dormi dans la maison familiale.
Je suis moi aussi bien au chaud. Chaussettes épaisses, gros pull qui couvre jusqu’aux genoux et café. Et juste l’envie de retrouver mon fauteuil près de la fenêtre. De me plonger dans un bouquin sans mettre le bout du nez dehors. La neige est si belle ainsi.
Je me souviens de ces heures que l’on passait à décorer le sapin sorti de sa boîte. De tout ce temps à choisir quelle boule de Noël irait où. Des guirlandes lumineuses qu’il fallait tester longuement pour trouver pourquoi elles ne s’allumaient pas. Puis des soirées à regarder le sapin.
On n’apprécie pas suffisamment ces moments. Ils nous manquent quand on n’a plus la chance d’en vivre de semblables. Cette année, particulièrement.
Mon père sentait-il qu’il ne serait pas là pour fêter Noël avec nous quand il m’a fait donner en juin dernier le sapin, la couronne et les décorations pour que d’autres puissent en profiter? Depuis des semaines, je me pose la question. Et j’ai la nette impression qu’il le savait.