Deux mois
Il y a deux mois aujourd’hui, mon père nous quittait après deux mois d’hospitalisation. J’apprends depuis ce jour à vivre sans lui, mais c’est difficile. Très douloureux. C’est pour cela qu’il m’a fallu tant de temps pour vous annoncer cette triste nouvelle.
Il n’a pas vu son érable dont il était si fier se vêtir de sa tenue automnale aux riches couleurs. Mais il veille sur moi et guide mes pas, jour après jour, comme il l’a toujours fait. Et j’ai pris cette photo pour lui. J’aurais tant aimé lui montrer son arbre à lors d’une de mes visites quotidiennes.
Je vous raconterai petit à petit ce père extraordinaire, cet homme exceptionnel qu’il a été. Je ne suis pas encore prête. Et j’ignore quand je serai en mesure de parler de lui au passé.
Je continuerai donc de vous faire voyager par l’entremise des cartes postales. Il aimait tant que j’en apporte à l’hôpital. C’était notre moment de détente. Pendant cette pause complice, nous oubliions où nous étions.
Je vous parlerai à nouveau de livres. Il aimait tant lire avant l’opération ratée pour un décollement des deux rétines il y a 35 ans. Mais il s’intéressait à ce que je lisais à défaut de pouvoir lire lui-même. Même si certains livres qui m’enthousiasmaient ne lui disaient rien du tout.
Pour l’heure, son bel érable est nu. Il revivra au printemps. Et je le prendrai à nouveau en photo. Pour lui comme pour moi.