Lali

l’hiver nous dévore
cigarette en poudre d’or
le bonjour de joconde
dit bonjour à tout le monde

l’hiver nous dévore
nous les bouts d’or des cigarettes en poudre d’or
les gens distingués
(Tristan Tzara)

*toile de René Devillario

Pour faire un poème dadaïste
Prenez un journal
Prenez des oiseaux
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l’article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l’une après l’autre dans l’ordre où elles ont quitté le sac.
Copiez consciencieusement.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voici un écrivain infiniment original et d’une sensibilité charmante, encore qu’incomprise du vulgaire.
(Tristan Tzara)

*toile de Ditz

Le 16 avril 1896 naissait Tristan Tzara. Belle raison pour passer la journée en sa compagnie, m’ont suggéré les lectrices peintes par Isaac Dobrinsky, lesquelles ont invité d’autres lecteurs et lectrices à lire à haute voix des poèmes du poète d’origine roumaine, qui fut l’un des fondateurs du mouvement Dada, puis son chef de file.
En commençant par celui-ci :

la chanson d’un dadaïste
qui n’était ni gai ni triste
et aimait une bicycliste
qui n’était ni gaie ni triste

mangez de bons cerveaux
lavez votre soldat
dada
dada
buvez de l’eau

sur l’horizon
la voie sans retour
du coucher du soleil

Alain Kervern, Haïkus de la mer

*choix de la lectrice d’Helge Helme

(photo de Sandra Cunningham, carte postale envoyée d’Allemagne par Kissy)

(photo de Fotolia, carte postale envoyée de France par Ornella)

Je trouve toujours amusant de trouver dans ma boîte à lettres des cartes postales sur un même thème à quelques jours d’intervalle. Surtout quand il s’agit d’un thème que j’aime particulièrement.

réincarné
dans le cri des sternes
le vent du nord

Alain Kervern, Haïkus de la mer

*choix de la lectrice de Philipp Heinisch

Sans cette carte postale, aurais-je eu la chance de découvrir le lac de Misurina et ce magnifique bleu? Je suis loin d’en être certaine.

Exprimer ses émotions, c’est comme d’enlever les nuages noirs devant le soleil pour laisser pousser les fleurs. (Tanya Sénécal)

*toile de Bellecote (dont toute trace a disparu)

cap à l’ouest
là où l’horizon
aspire le grand large

Alain Kervern, Haïkus de la mer

*choix de la lectrice de Walter Heimig

Certains paysages sont si invitants qu’ils vous donnent envie envie d’entrer dans la carte postale qui vous les font découvrir. Comme celle-ci, envoyée par Brian, représentant la plage de White Park Bay, en Irlande.