Lali

Alors que je viens tout juste de valider les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier, que je vous invite d’ailleurs à lire, il est déjà temps de vous en proposer une autre.

Pour ce, j’ai choisi une image de Jean-Jacques Sempé, connu notamment pour ses illustrations des romans de René Goscinny mettant en scène le petit Nicolas.

Puisse celle-ci, créée spécialement pour France Loisirs en 1990, vous inspirer et vous donner envie de déposer quelques phrases ou quelques vers afin que cette illustration ait sa vie propre. Pour le plaisir de jouer le jeu. Pour celui du partage. Pour le bonheur que nous aurons à vous lire.

Aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain, comme le veut l’habitude. D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!

Le parc des Vétérans, où est le kiosque à musique, a été très touché par l’accident de juillet 2013. En effet, il a été inaccessible pendant deux ans, le temps de décontaminer la zone sinistrée et de reconstruire les structures bordant les berges du lac. Mais il a maintenant retrouvé toute sa splendeur.

Si aujourd’hui l’astrolab du Mont-Mégantic n’a presque plus besoin de présentation tant sa renommée a dépassé les limites de la MRC du Granit, le kiosque à musique de Lac-Mégantic a connu de belles heures, m’a raconté ma mère, alors que les orchestres se succédaient les soirs d’été afin de se faire entendre des estivants de l’autre côté du lac.

Le lac Mégantic est le plus beau lac du Québec, vous diront ceux qui ont grandi à proximité de lui, qui ont le bonheur de le contempler au quotidien ou qui y ont passé des vacances. Je l’ai vu une première fois en 1968, une deuxième en 2001.

Et je suis de ceux qui affirment que c’est le plus beau lac du Québec et qui comprennent pourquoi certains ont eu envie de s’installer dans la région, dont mon arrière-grand-père, natif de Saint-Grégoire, dans le comté de Nicolet.

Mais le lac Mégantic n’est pas à confondre avec Lac-Mégantic, le lac s’étendant bien au-delà de la municipalité.

Le 6 juillet 2013, la municipalité de Lac-Mégantic est entrée dans l’histoire. De façon tragique. Un convoi de 72 wagons-citernes a déraillé en plein centre-ville, le détruisant en grande partie et faisant 47 victimes.

La rue Thibodeau, nommée en honneur de mon arrière-grand-père, a totalement disparu dans l’incendie qui a suivi l’explosion. La maison où il a élevé ses enfants, qui est maintenant un gîte, pourtant à proximité des flammes, a tenu le coup.

En ce dimanche, j’ai décidé de vous emmener là où mon grand-père a grandi grâce à quelques cartes postales d’une autre époque faisant partie de ma collection (récemment agrandie grâce à mon cousin François) que j’ai numérisées. Pour une sorte de voyage dans le temps qui se veut un hommage à ceux qui ont bâti Lac-Mégantic et à ceux qui continuent rebâtir ce joyau des Cantons de l’Est pour qu’il renaisse des cendres laissées ce funeste jour de juillet 2013.

Nous reconnaissons nos murmures
nous en faisons un lieu commun
plus près de l’inconnu
que de nos ébats
offrant aux carrousels nos certitudes

Lucie Chéné, Des écorces frappées de nuages

*choix de la lectrice signée Hugo Grenville

Je suis allée visiter Matilda il y a deux jours. Elle est aussi mignonne qu’en mai. Mais comme le soleil est beaucoup plus chaud en cette saison qu’au printemps, elle a déployé son ombrelle. Ce qui ajoute à son charme, à mon avis.

Est-ce ce train que j’ai pris en 1981 à Martigny pour me rendre à Genève? Il me plait de le croire parce que l’affiche envoyée par Bree est magnifique, et aussi parce que le train dans lequel nous sommes montées Monique et moi arrivait lui aussi de Milan et terminait son voyage à Paris.

Il pleut chez vous aussi? Bonne raison pour rester au sec, écouter de la musique et examiner la scène livresque de la semaine afin de la faire vivre en vos mots. Tous les textes déposés seront validés demain à la même heure.

*toile de Gérard DuBois

Fous du rêve
nous capturons la lumière
les pièges les étreintes
gardent la plaine
plus sensibles qu’attristés
des tourterelles revendiquent la moisson
leur vol n’a d’autre cible que la sève
entre instinct et confidences
le hasard reconnaît l’appétit de l’humanité
la terre s’ouvre
le ciel parle
tout ce qui remue à perte de vue
arbore la griffe de la transparence

Lucie Chéné, Des écorces frappées de nuages

*choix de la lectrice de Liz Gray