Lali

3 avril 2012

Poèmes épars 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

L’été

Voici l’été de ton nom murmuré
le grand été vert tout autour de ta maison
et si doux quand glisse dessus ton regard
voici les miels de somnolence
à ton cou d’herbes folles
l’oubli collier de mésanges

je soufflais sur toi un vent de puits
alors tes yeux avouaient
leur beauté d’années-lumière
et sous ma main de parfaite innocence
naissait ton corps le parfait pays

voici l’été profond dans ton oreille
mais pour moi l’été cratère où tu n’es pas
le grand châle bleu de l’espace où mourir

Gaston Miron, Poèmes épars

*choix de la lectrice de Max Clarenbach

Un livre qui affirme son identité

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:34

Tout bibliophile, tout libraire qui se respecte, tout livrovore, tout bibliothécaire, tout lecteur aimant le livre pour son contenu et à titre d’objet, tout amateur de mots, tout poète trouvera dans Je suis un livre de Marie Bélisle matière à réfléchir et longs passages inspirants.

Clin d’œil à Si par un soir d’hiver un voyageur d’Italo Calvino, cité au fil des pages, Je suis un livre n’est ni un pastiche ni une pâle copie de ce livre auquel on pense forcément dès les premières lignes, le livre s’adressant à la lectrice qui l’a en main. Je suis un livre est un long poème en prose dont chaque page en constitue un chapitre, lequel se termine toujours par une affirmation. Par exemple :
Je suis un livre : une matière composite et sensible.
Je suis un livre : aléatoire et transitoire objet du choix.
Je suis un livre : ombre de votre ombre.

Livre difficile à définir, Je suis un livre est un objet littéraire autographique. Un mot inventé de toutes pièces pour se dire, pour affirmer son identité, entre récit, poèmes et autobiographie.

Page à page, je me définis, en une tentative hésitante et itérative de me distinguer des autres objets. Je veux être unique et improbable, irremplaçable et impensé. Et, page à page, en me définissant, je deviens unique.

Ainsi s’exprime le livre, ainsi s’exprime Marie Bélisle, que je vous invite à découvrir ici. Ainsi s’exprime celle qui a choisi le temps d’un livre de devenir elle-même le livre dont vous tournez les pages, le livre dont vous avalez les mots, celui qui rythme vos questions, qui soulèvent le voile de vos doutes. Ainsi s’exprime le livre. Ainsi se dit-il à la lectrice qui caresse ses pages.

Mais c’est que je suis un livre potentiel, dont l’existence (réelle) est soumise à la vôtre, à votre existence de lectrice, à votre acte de lecture.

Je suis un livre
pose des questions, affirme tout en vous laissant la liberté d’y croire ou pas, s’aventure dans des sentiers qu’on croyait balisés mais qui ne le sont peut-être pas, suggère et ravit.

Un livre à garder près de soi et à ouvrir au hasard. Pour que s’éclaire notre parcours semé de livres.

Rue Saint-Norbert

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 15:09

De quoi attirer l’attention, non?

Le photographe lecteur

Filed under: Scènes livresques,Signé Armando,Vos traces — Lali @ 11:22

Ou le lecteur photographe? Il a été vu en train de pratiquer l’une et l’autre de ces activités dimanche dernier par Armando, qui l’a bien évidemment photographié pour le pays de Lali, à l’occasion de l’exposition Parcours d’artistes, à Evere, où Anémone, fidèle envosmotiste depuis quelques semaines, s’exposait aussi.

Ce que mots vous inspirent 636

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:02

La moindre chose qui se forme au monde est toujours le produit d’une formidable coïncidence. (Pierre Teilhard de Chardin)

*toile de Denis Perrin