Lali

Soupir

Il me semble
il y a si longtemps que je t’aime
et le temps de te le dire
a passé tel un songe
je reste là
le verbe aimer sur mes lèvres.

Suzanne Santschi-Roth, auteure originaire de l’Arc jurassien suisse, Amoroso

*choix de la lectrice de Nelly Delubriat (dont toute trace a disparu)

Des nouvelles? C’est du moins ce qu’annonce l’éditeur qui a réuni ici des textes de la cinéaste Camille de Casbianca portant sur le cinéma et surtout sur cette part du cinéma qui nous est étrangère. Les coulisses, les difficultés, les promoteurs, les ambitions. Des textes qui sont beaucoup plus proches de récits que de nouvelles. Ce qui ne leur enlève rien, mais qui les fait lire autrement.

Des récits qui éclairent des tournages. Ceux du film qu’elle a consacré à David Douillet et de C’est parti, son plus récent documentaire. Des récits tout simples, parfois beaucoup trop longs inutilement, écrits le plus souvent à la manière d’un journal intime. Des récits à l’écriture banale et peu recherchée où chaque narratrice qu’on voudrait nous faire croire différente de la précédente ne fait bien qu’une seule. Comme s’il s’agissait ici d’épisodes de la vie d’une unique et même personne. Ce qui est probablement le cas quand on examine le parcours de la cinéaste.

Et pourtant, je suis certaine que si un véritable travail d’édition avait été fait, si quelqu’un avait travaillé de pair avec l’auteure, le résultat aurait été tout autre. Il y aurait eu élagage. Il y aurait eu un peu plus de style. Il faut plus que des idées, une envie de raconter et quelques anecdotes pour faire un bon livre.

Faut-il y voir un heureux présage?

Un univers dédié à l’enfance, voilà ce que nous offre l’artiste ukrainienne Eugenia Gapchinska. Un univers fait de rêves et d’anges. Un univers qui vous fera rêver quand vous aurez vu cette vidéo qui est dédiée à son travail plein de poésie.Si, si, rêver… Longtemps, très longtemps.

Et si je proposais au lecteur peint par Isidore Pils d’aller faire un tour dans un endroit consacré à la beauté?

Je n’ai jamais écrit au père Noël. Même pour faire semblant et ne pas briser les rêves de ma sœur qui y croyait quand je n’y croyais plus.

Il a suffi qu’une nuit de Noël l’enfant que j’étais qui dormait si peu malgré ses quatre ans découvre les vrais visages du père Noël. Et qu’elle garde le secret pour elle.

J’ai tenu bon quatre ans. Jusqu’à ce qu’elle aussi veuille constater elle-même la vérité.

Non, je n’ai jamais écrit au père Noël. Mais jamais, toutes ces années, je n’ai brisé les rêves de Monique en lui racontant ce que j’avais vu. Et probablement était-ce ma manière à moi de lui faire année après année le plus beau des cadeaux de Noël.

*sur une toile du peintre hongrois Toth Gabor

C’est une grande peine pour un livre que d’être abandonné en plein milieu puis d’être bêtement oublié. Cela s’appelle un rendez-vous d’amour raté, un rejet, à la limite une trahison. À cause des yeux, des mains et des doigts, à cause de la délicatesse, de l’attention et des émotions, il est convenable de dire que notre relation au livre est une relation amoureuse. (Serge Bouchard)

*toile de Tamas Vilmos Kovacs

Mais les fleurs ont tenu le coup!