Lali

26 septembre 2010

Un dimanche avec Camus 1

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:01

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C’est le lecteur peint de l’artiste Maldita Vegana qui m’a suggéré l’idée. Il faut dire que c’est un lecteur assidu de quotidiens, d’hebdomadaires et de revues spécialisées. C’est ainsi qu’il a pu constater, semaine après semaine, que l’année Camus avait pris beaucoup de place dans la presse écrite, mais que le pays de Lali ne l’avait pas encore signalée.

Lecteurs et lectrices de journaux se sont donc donné rendez-vous ici afin de vous offrir un dimanche camusien.

À l’heure du Portugal 92

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Ricardo Rocha interprétant Fado Dona Filipa

*choix de la lectrice de Fidel Molina

25 septembre 2010

Avec Desnos 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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La lectrice d’Alice Kent Stoddard est arrivée sans faire de bruit et pendant des heures elle a parcouru Corps et bien de Robert Desnos. Et sans faire davantage de bruit, elle est partie en laissant le recueil ouvert sur ce texte :

Vie d’ébène

Un calme effrayant marquera ce jour
Et l’ombre des réverbères et des avertisseurs d’incendie fatiguera la lumière
Tout se taira les plus silencieux et les plus bavards
Les remorqueurs les locomotives le vent
Glisser en silence
On entendra la grande voix qui venant de loin passera sur la ville
On l’attendra longtemps
Puis vers le soleil de milord
Quand la poussière les pierres et l’absence de larmes composent sur les grandes places désertes la robe du soleil
Enfin on entendra venir la voix
Elle grondera longtemps aux portes
Elle passera sur la ville arrachant les drapeaux et brisant les vitres
On l’entendra
Quel silence avant elle mais plus grand encore le silence qu’elle ne troublera pas mais qu’elle accusera du délit de mort prochaine qu’elle flétrira qu’elle dénoncera
Ô jour de malheurs et de joies
Le jour le jour prochain où la voix passera sur la ville
Une mouette fantomatique m’a dit qu’elle m’aimait autant que je l’aime
Que ce grand silence terrible était mon amour
Que le vent qui portait la voix était la grande révolte du monde
Et que la voix me serait favorable.

Quand les contrastes s’attirent…

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:44

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Voilà un moment que je me promettais de lire Le mec de la tombe d’à côté, car tout ce que j’avais lu au sujet de ce roman signé Katarina Mazatti avait piqué ma curiosité. Et comme j’ai aimé ce livre!

En bref, voici un peu de quoi il s’agit. Le lieu de la rencontre : un cimetière. Les protagonistes : une bibliothécaire de 35 ans, veuve depuis quelques mois, branchée culture, ne sachant pas cuisiner et vivant dans la grande ville; un fermier, vivant seul avec ses vaches et ses moutons à 40 km de la ville, ne lisant pas et préférant Police Academy à Rigoletto.

Or, ces deux-là qui se sont rencontrés parce qu’ils fréquentaient des tombes voisines vont prouver une fois de plus que « les contrastes s’attirent », ce qui nous donne droit à de formidables scènes où amour et humour riment parfois avec disputes. Mais il n’en reste pas moins que nos amoureux sont attirés l’un vers l’autre avec plus de puissance qu’il n’y en a entre des aimants… Mais force leur est de constater qu’ils ne pourront jamais vivre ensemble. Que leurs différences qui au départ pouvaient sembler charmantes seront celles qui creuseront la tombe de leur amour.

Un roman délicieux. Où les clichés sont bien évidemment au rendez-vous — comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs? À offrir à toutes vos amies de 35 ans célibataires depuis peu et pour qui l’horloge biologique est une obsession au quotidien.

Le duduk, l’âme du peuple arménien

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 15:21

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Pas besoin de chercher bien loin pour trouver la signature du joueur de duduk (ou doudouk) Lévon Minassian. Il a collaboré à nombre d’albums depuis 1992 alors que Peter Gabriel a fait appel à lui, notamment des albums signés Sting, Charles Aznavour, I Muvrini et Hélène Segara.

Pour Songs from a world apart, paru en 2006, l’Arménien Lévon Minassian s’est associé au compositeur israélien Armand Amar, à qui on doit des musiques qui ont marqué le cinéma, notamment celle du film Amen de Costa-Gavras et celle du film Le concert pour lequel il a obtenu le César de la meilleure musique de film.

Cette alliance nous donne un magnifique album, aux sonorités parfois lancinantes, qui nous donne à entendre le duduk, dont Minassian dit qu’il est « l’âme du peuple arménien ». Puisse Nare Nare, qu’il me fait plaisir de vous offrir, vous ouvrir au voyage et à la mémoire d’un pays.

La suggestion du 25 septembre 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Et si je suggérais aux personnages peints par Louis Émile Adam la lecture de ce billet?

En direct de l’Algarve

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 10:43

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Une fleur photographiée par Armando pour que notre samedi soit beau et chaud!

La maison au toit bleu

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 6:59

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C’est rue de l’Île-de-la-Visitation que se trouve la maison Morel Paquette que certains appellent la maison au toit bleu. Une maison encore toute pimpante même si elle date de 1880.

À l’heure du Portugal 91

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Joana Amendoeira interprétant Gaivota

*choix de la lectrice de Lorri Etheridge

24 septembre 2010

Avec Desnos 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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C’est la lectrice peinte par Anna Claypoole Peale qui a parcouru ce soir Corps et biens du poète de Robert Desnos. Non sans émotion, surtout quand elle a lu ces lignes :

Si tu savais

Loin de moi et sensible aux étoiles, à la mer et à tous les accessoires de la mythologie poétique,
Loin de moi et cependant présente à ton insu,
Loin de moi et plus silencieuse encore parce que je t’imagine sans cesse,
Loin de moi, mon joli mirage et mon rêve éternel, tu ne peux pas savoir.
Si tu savais.
Loin de moi et peut-être davantage de m’ignorer et m’ignorer encore.
Loin de moi parce que tu ne m’aimes pas sans doute ou, ce qui revient au même, que j’en doute.
Loin de moi parce que tu ignores sciemment mes désirs passionnés.
Loin de moi parce que tu es cruelle.
Si tu savais.
Loin de moi, ô joyeuse comme la fleur qui danse dans la rivière au bout de sa tige aquatique, ô triste comme sept heures du soir dans les champignonnières.
Loin de moi silencieuse encore ainsi qu’en ma présence et joyeuse encore comme l’heure en forme de cigogne qui tombe de haut.
Loin de moi à l’instant où chantent les alambics, à l’instant où la mer silencieuse et bruyante se replie sur les oreillers blancs.
Si tu savais.
Loin de moi, ô mon présent présent tourment, loin de moi au bruit magnifique des coquilles d’huîtres qui se brisent sous le pas du noctambule, au petit jour, quand il passe devant la porte des restaurants.
Si tu savais.
Loin de moi, volontaire et matériel mirage.
Loin de moi, c’est une île qui se détourne au passage des navires.
Loin de moi un calme troupeau de bœufs se trompe de chemin, s’arrête obstinément au bord d’un profond précipice, loin de moi, ô cruelle.
Loin de moi, une étoile filante choit dans la bouteille nocturne du poète. Il met vivement le bouchon et dès lors il guette l’étoile enclose dans le verre, il guette les constellations qui naissent sur les parois, loin de moi, tu es loin de moi.
Si tu savais.
Loin de moi une maison achève d’être construite.
Un maçon en blouse blanche au sommet de l’échafaudage chante une petite chanson très triste et, soudain dans le récipient empli de mortier apparaît le futur de la maison : les baisers des amants et les suicides à deux et la nudité dans la chambre des belles inconnues et leurs rêves à minuit, et les secrets voluptueux surpris par les lames de parquet.
Loin de moi,
Si tu savais.
Si tu savais comme je t’aime et, bien que tu ne m’aimes pas, comme je suis joyeux, comme je suis robuste et fier de sortir avec ton image en tête, de sortir de l’univers.
Comme je suis joyeux à en mourir.
Si tu savais comme le monde m’est soumis.
Et toi, belle insoumise aussi, comme tu es ma prisonnière.
Ô toi, loin-de-moi, à qui je suis soumis.
Si tu savais.

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