Les mots de Mona 8
La lectrice peinte par Vasily Surikov a pris son temps. Elle voulait choisir de tous les passages de Quarante voiles pour un exil de Mona Latif-Ghattas celui qui lui « parlerait » le plus. Et quand ce fut chose faite, elle a glissé une fleur entre deux pages pour que je vous transcrive ceci :
Permanence
J’ai choisi de marcher le long des jours de pluie
Sans m’abriter sous le préau
Pour que mes cheveux luisent et qu’en venant de loin
Tu sois guidé par cette lueur mouillée
Si le torrent ce soir appesantit mon corps
le traînant le happant vers les ruisseaux
Je laissé mon ciré beige sur le bord du trottoir
le plus ancien
Tu t’en souviens
Celui dont les pierres étaient si inégales
Que nous nous retenions pour ne pas trébucher