Nul ne la conçoit de la même manière et chacun y va de sa définition pour l’exprimer. C’est qu’elle fait battre nos cœurs, l’amitié. C’est qu’elle est créatrice de souvenirs, de moments de partage, de tendresse, de fous rires ou de larmes.
Or, est-elle moins vraie ou moins sincère si elle si vit sur le net ? Caroline de Fenêtres sur la cour dresse un portrait tout en nuances de ce qu’est l’amitié pour elle, en ne négligeant pas d’ouvrir la porte sur ces amitiés qui se tissent avec des mots, en entrant dans des univers, en s’y identifiant. Et je me suis reconnue en elle. Comme ça m’arrive souvent. Car j’aime l’univers de Caroline. J’aime les portes qu’elle ouvre sur le monde et sur sa propre vie. C’est encore une amitié naissante, mais c’est une amitié tout de même. Du moins, j’ai envie de lui donner ce nom, parce que nous nous lisons, nous nous laissons des commentaires, nous échangeons de temps quelques courriels. En espérant, du moins dans mon cas, que la vie fasse si bien les choses qu’elle nous réunira un jour devant un café ou ailleurs.
Or, je me sens encore toute neuve dans cette blogosphère, alors que j’y vis en partie depuis près de 20 mois. Je suis chaque fois émue des mots que je trouve, des liens qui se créent chez moi. Entre nous. Entre vous. Et je crois que, oui, il peut y avoir un sentiment d’amitié qui naît ainsi par le partage d’idées, d’impressions.
Il est, dans mon cas, quelquefois né grâce au net. Je pense à Nancy que j’ai rencontrée parce qu’un soir nous avions toutes les deux rendez-vous avec deux frères venus de la toile, d’un site de rencontres amicales, plus précisément. C’était il y a quatre ans. Déjà. Nous n’avons pas revu les frères, mais nous sommes devenues de véritables amies l’une pour l’autre.
Je pense au Scrabble auquel je jouais beaucoup à une certaine époque, lequel a mis Jacques sur ma route, ce qui allait me mener vers ma première incursion en Belgique. J’allais me lier avec d’autres de même façon, ou presque, puisque tandis que je préparais mon voyage, je fréquentais parfois des salles de clavardage internationales. C’est là que j’ai trouvé Fabien, que je considère comme mon petit frère, qui sera là pour Noël avec sa jolie Québécoise qu’il vient d’épouser.
Je pense à une autre salle, belge, où m’a entraînée Ricardo, l’ami de Nathalie, qui était l’amie de Jacques, le joueur de Scrabble, et où sur mon chemin il y a eu Patrick, Christel, Carine et Sébastien.
Je pense à un forum qui n’est plus, mais qui m’a permis de croiser Armando et Géraldine que je rencontrerai un jour, mais pour lesquels j’éprouve déjà de l’amitié. Comme j’en éprouve aussi pour Caroline et Denise. Je pense à Jean-Marc venu aussi de la toile que Cath est venue rejoindre au pays de Lali alors qu’il est allé la rejoindre dans leur maison du bonheur.
Je n’irai pas jusqu’à nommer tous ceux qui sont entrés dans mon cœur en passant par mon modem. Ce n’est pas le but. Et si but il y a, c’est de dire que l’amitié entre dans nos vies de mille façons, dès l’enfance où, comme les lectrices de Debs Higginson, nous partageons les livres et les secrets. Que nous la rencontrons aussi à l’école, au travail, en voyageant, et j’en passe.
Et si parfois certains amis ne restent pas, d’autres ne partiront jamais. Je pense à Olivier et à Sabine. Pas besoin que je ne quitte Montréal pour la Champagne toutes les fins de semaine pour qu’ils sachent que je les aime.
L’amitié se vit dans la liberté. C’est un sentiment du cœur. Et c’est bien pour cette raison que je ne puis être présente en continu dans la vie de tous. Mais je suis là. Avec mes mots. Il y a ici mes amis qui me lisent et ceux qui me lisent qui deviennent des amis.
Il y a ailleurs mes amis qui ne me lisent pas, mais qui font partie de ma vie, et auxquels je tiens très fort.