Des colliers pour jouer à être une dame
Chaque fois que je porte un collier, j’ai l’impression de me redevenir gamine quand maman nous laissait ouvrir le tiroir de haut, à droite, là où il y avait toutes ses richesses. Des colliers à profusion, aucune de grande valeur, mais de toutes les couleurs et toutes les formes. Des billes de couleur, des morceaux de bois, de fausses perles, des noyaux de pêche, ils étaient faits de toutes ces choses merveilleuses.
Mais ce qui était le plus formidable était de pouvoir les enfiler et de nous regarder devant la glace. Nous n’avions plus huit et six ans: nous étions devenues des dames. La caverne d’Ali Baba de maman avait réussi sa métamorphose…
Et me voilà assez grande pour porter des colliers, même si j’ai l’impression – parfois – que c’est toujours la petite fille de huit ans qui les enfile et qu’il s’agit là d’usurpation d’identité… Et je suis fière de mes jolis colliers, surtout qu’à ma mince collection se sont ajoutés hier quelques nouveaux, ce qui risque de m’amuser encore davantage et longtemps.
Porter un collier, tout de même, ça fait grande fille.
Oui, je sais encore m’amuser. Oui, je me plais à me raconter des histoires, et à jouer à la « madame ».
Et pourquoi pas ?