Lali

14 août 2006

Des colliers pour jouer à être une dame

Filed under: Vraiment pas sérieux — Lali @ 20:04

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Chaque fois que je porte un collier, j’ai l’impression de me redevenir gamine quand maman nous laissait ouvrir le tiroir de haut, à droite, là où il y avait toutes ses richesses. Des colliers à profusion, aucune de grande valeur, mais de toutes les couleurs et toutes les formes. Des billes de couleur, des morceaux de bois, de fausses perles, des noyaux de pêche, ils étaient faits de toutes ces choses merveilleuses.

Mais ce qui était le plus formidable était de pouvoir les enfiler et de nous regarder devant la glace. Nous n’avions plus huit et six ans: nous étions devenues des dames. La caverne d’Ali Baba de maman avait réussi sa métamorphose…

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Et me voilà assez grande pour porter des colliers, même si j’ai l’impression – parfois – que c’est toujours la petite fille de huit ans qui les enfile et qu’il s’agit là d’usurpation d’identité… Et je suis fière de mes jolis colliers, surtout qu’à ma mince collection se sont ajoutés hier quelques nouveaux, ce qui risque de m’amuser encore davantage et longtemps.
Porter un collier, tout de même, ça fait grande fille.

Oui, je sais encore m’amuser. Oui, je me plais à me raconter des histoires, et à jouer à la « madame ».
Et pourquoi pas ?

La liseuse de Hopper

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:59

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L’imagination vaut bien des voyages et elle coûte moins cher. ( George William Curtis )

Mais il est des voyages doubles, ceux qui se font par les livres et ceux qui se font en vrai. Mais il est de ces traversées extraordinaires dans un train, dans un avion ou dans un autobus, de ces expéditions qui vont nous mener là où l’aventure nous attend, tandis que dans l’expectative, nous vivons celle des personnages, à l’instar de la lectrice d’Edward Hopper.

Je me retrouve en elle, moi qui au fil des années, de traversées en traversées, suis allée à un rendez-vous avec moi hors des sentiers battus et du quotidien. Et je me retrouve dans sa pose, alors que défile le paysage sur lequel elle jette tantôt un regard distrait, tantôt un d’admiration béate. Et je me retrouve en elle quand, d’une main hésitante elle tourne la page, scrutant ce qui se déroule derrière la vitre d’un œil attentif, se demandant si elle ne devrait pas abandonner temporairement sa lecture.

Et elle va ainsi, de l’un à l’autre, jusqu’à ce que le train entre en gare ou qu’il lui faille attacher sa ceinture pour l’atterrissage.

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Elle reprendra plus loin, les bagages si peu défaits, le livre refermé alors qu’allait se jouer une grande scène. Et fermera temporairement le livre, pour entrer en totalité dans l’essence du voyage.