Morceau de mémoire 4
J’aime qu’elles franchissent le temps et l’espace dans un sens comme dans l’autre. Que les lectrices d’aujourd’hui lisent les poètes des siècles passés, que celles d’il y a longtemps voyagent jusqu’à nos jours. Comme c’est le cas de la lectrice d’Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun qui a franchi les années pour ouvrir Mémoire, le recueil de Jacques Brault et pour y trouver ces mots :
Ici je prends congé des vocables en pollen autour de ma tête je me suis trompé croyant la poésie capable de la plus morne prose mais non les routes de la terre ne mènent jamais qu’à la terre je renonce à chanter faux dans un monde qui n’en a que pour les fossoyeurs de l’indicible il me reste une banale existence et quotidienne pour dire la bonne aventure de vivre à ceux que j’aime et qui vont mourir