
Elles ont toujours lu à deux. Depuis le moment où elles ont su lire.
Le vendredi, leur père rapportait les journaux de la semaine que son patron lui donnait. Il commençait d’abord par les lire, dans l’ordre. Sans sauter une ligne. Il tirait beaucoup de fierté à être un des rares employés à savoir lire, ce qui lui donnait le privilège de pouvoir par la suite tenir des conversations avec son patron.
Et quand il avait parcouru le journal en entier, il le posait à coté d’elles. Et sans attendre, elles se précipitaient sur les feuilles imprimées. Avec gourmandise. Leur père était si fier qu’elles lisent bien. Et il aimait qu’elles lui posent des questions quand elles ne comprenaient pas un mot ou alors un article compliqué pour le jeune âge.
Elles sont aujourd’hui mariées depuis quelques années. Mais chaque samedi, les lectrices du peintre John Atta Mensah lisent les journaux de la semaine ensemble. Par habitude. Et sûrement, par plaisir.