Une lectrice disponible à se laisser emporter
Devient-on solitaire à force d’aimer les livres, et tout ce qui a trait aux mots et au savoir, ou aime-t-on toutes ces choses parce qu’on est avant tout, par nature, solitaire ? La toile de Partou Zia ne répond pas à ma question.
On ne sait rien de la lectrice. On ne voit que son regard posé sur le livre ouvert, une main qui tient celui-ci et l’autre la tête. Le reste n’est que décor. Tout est dans ce regard et cette bouche quasi étonnée. Mais il y a aussi beaucoup de douceur dans les teintes choisies. Cette liseuse offre une image paisible. Ce n’est pas la seule. Il y a dans la lecture plus que les mots, plus que ce qui est raconté. Il y a ce qu’on y trouve et qu’un autre ne trouvera pas. Et parfois, quelque chose qui va changer notre perception, éclairer une zone d’ombre ou semer un doute.
Je n’ai aucune idée de ce qui fera chavirer cette lectrice. Je peux juste percevoir qu’elle est disponible à se laisser emporter. Et c’est ainsi que nous devrions tous ouvrir un livre. Jamais autrement.