Lali

21 septembre 2010

Un essai qui met en lumière l’orthographe

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:08

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« … on ne défend pas une langue en la momifiant, mais en la faisant vivre », affirme François de Closets dans Zéro faute. L’orthographe, une passion française. Et pour le prouver, l’auteur de Toujours plus, qui a toujours eu du mal avec l’orthographe, fait un tour exhaustif de la question. En effet, rien n’est laissé au hasard. L’auteur a pratiquement tout lu sur le sujet et propose un tour historique de l’orthographe et de tout ce qu’elle a suscité de passions quand il a été question de la modifier, de la simplifier, de corriger ses incongruités, de l’alléger, de la rendre logique.

Il y a donc d’un côté les irréductibles, ceux qui ne veulent à aucun prix qu’on touche à l’orthographe et de l’autre ceux qui font la promotion de la réforme. Et à la lumière des exemples, des extraits proposés par l’auteur, « … serait-ce un toilettage revigorant ou une chirurgie mutilante que de mettre un peu d’ordre dans ce fatras? Clarifier une langue célébrée pour sa grande clarté manifeste-t-il un manque de considération ou, au contraire, une marque de respect? » Voilà la question que pose l’essai de François de Closets en prenant en considération la création de l’orthographe française, les modifications enregistrées au fil des ans, les batailles avortées.

Puisque chacun écrit, chacun a son mot à dire et les linguistes sont peut-être les moins écoutés. Pourtant, tous ceux qui savent conduire n’interviennent pas quand il s’agit de modifier le code de la route.

Cela signifierait-il que l’orthographe est un sujet « intouchable »? C’est là aussi une question qui revient régulièrement dans Zéro faute. L’auteur qui, au départ, se serait peut-être rangé dans le camp de ceux qui s’opposent à la réforme de l’orthographe, a fait ses classes. Il a exploré toutes les avenues, a lu tous les débats, et c’est fort de ses lectures qu’il dresse un portrait de la situation. Un essai qui met de l’eau au moulin de tous ceux qui se battent pour que l’orthographe soit simplifiée — dont je suis —, un livre qui ne pouvait que me plaire et que je conseille à tous ceux qui voudraient voir clair dans cette bataille, même si je déplore l’absence de bibliographie, laquelle aurait été utile en plus des sources en pas de page.

7 Comments »

  1. Moi j’ai réussi a mettre mon ortographe en lumière, mais avec une bougie… elle s’est vite éteinte quand elle a vu le ombre de fautes…

    Commentaire by Pépé de l'Algarve — 21 septembre 2010 @ 19:35

  2. Un sujet qui prête à discussion, entre ceux qui ne veulent rien changer et ceux qui proposent quelques aménagements. Ce qui m’a frappée, en regardant hier un poster du journal La Libre Belgique sur les nouveautés orthographiques, c’est la présence… des exceptions aux nouvelles règles !

    Commentaire by Tania — 22 septembre 2010 @ 3:29

  3. Eternelle discussion… Quand même, il y a des simplifications qui me font mal aux yeux!
    Serais-je irréductible?!

    Commentaire by Lune — 22 septembre 2010 @ 12:01

  4. L’orthographe française est bien compliquée avec toutes ses règles et exceptions !

    Où est donc la logique et la simplicité que l’on pourrait envier à d’autres pays ?

    Commentaire by oth67 — 22 septembre 2010 @ 12:29

  5. L’orthographe du français est compliquée ? Non, elle est profonde et subtile.

    (En tout cas, quand je trouve ma blonde compliquée et pleine d’exceptions, c’est le genre de réponse qu’elle me fait.)

    Commentaire by Balour Dix — 22 septembre 2010 @ 19:58

  6. Je n’ai pas lu l’essai de ce monsieur tellement une entrevue qu’il a donnée à la télévision m’a braqué contre lui.

    Il disait notamment qu’il est inutile de maîtriser l’orthographe puisqu’il existe des logiciels de correction automatique. Suffit d’écrire, le texte fait sa propre toilette au fur et à mesure. Énorme!, comme disait l’autre.

    Outre que les logiciels laissent passer des fautes, ils en créent. L’un d’eux me suggérait d’écrire «Elles étaient un brin fou» au lieu de «Elles étaient un brin folles», fou devant s’accorder avec brin… Il est rassurant de constater que mes lents neurones sont capables de plus de subtilité qu’un logiciel tournant à je ne sais plus combien de gigahertz…

    Le problème est que ceux qui ont de vrais problèmes avec l’orthographe sont les mêmes qui entretiennent de graves différents avec la syntaxe.

    Quelqu’un qui écrit «ils non pas compris» n’a en effet peut-être pas saisi quelque chose. Je doute qu’un logiciel de correction de texte lui soit d’un grand secours. On accuse l’orthographe alors que le mal est plus profond et résulte d’une méconnaissance de la structure de la langue.

    «Ça l’a l’air» qu’on est pas parti pour que ça s’arrange.

    PS – Merci (quand même) à mon logiciel de correction de m’avoir évité quelques coquilles.

    Commentaire by Balour Dix — 23 septembre 2010 @ 11:36

  7. Balour,

    Je n’ai hélas pas vu cette entrevue (je n’écoute quasi jamais la télé), mais ce que je peux affirmer à la lecture de cet essai, c’est que François de Closets préconise l’utilisation des logiciels de correction, mais il exprime quand même le fait que seuls ceux qui maîtrisent la langue peuvent déjouer les suggestions pas toujours justes qui leur sont proposées…

    Commentaire by Lali — 23 septembre 2010 @ 11:48

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