Lali

20 décembre 2012

Ce que mots vous inspirent 823

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00



L’intelligence du cœur, c’est comprendre ses véritables émotions, les exprimer de manière appropriée, savoir entendre et accompagner celles des autres, faire preuve d’empathie
. (Isabelle Filliozat)

*toile de Mollie Faustman

19 décembre 2012

Tout s’estompe 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59



Dans la clarté à peine ambrée du jour,
affleure ce que tu croyais à jamais fini.

l’éveil de ton corps, si amoureux jadis,
la traversée des apparences, l’envie de t’approcher,
de tendre la main. Encore. Le plaisir de l’attente
et des sens, le chemin à parcourir.

Instants fugaces. Sauf ce chagrin de dame
vieillissante, dans l’écorché du renoncement.

Tu pressens que le temps des rouges fous
des passions dévorantes, du cœur en laisse
et des espaces chagrins n’est plus.

Un désert où tu t’enfonces lentement.

Danyelle Morin, Ici, tout s’estompe

*choix de la lectrice de Vladimir Volegov

L’autruche qui voulait voler

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:06

Pour Suzanne, pas question de passer sa vie la tête dans le sable comme les congénères de son espèce. Nenni. Suzanne veut voler. Et foi d’autruche, elle y arrivera.

Aurélien Ducoudray, avec L’autruche qui voulait voler, qui pourrait sembler un album uniquement ludique, frappe juste et soulève une question importante. Est-il interdit de rêver et de faire en sorte de réaliser un rêve qui nous est cher malgré le fait que tout se ligue contre soi dès le départ? Ne peut-on pas aspirer à autre chose que ce à quoi les siens se sont toujours pliés par peur de franchir les limites établies?

L’album, illustré par Bérangère Delaporte, humoristique à souhait, donne des ailes à quiconque en a besoin. Ce n’est pas peu. Une jolie réussite que L’autruche qui voulait voler!

Ce que mots vous inspirent 822

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Le chaos est souvent source de vie alors que l’ordre génère des habitudes. (Henry Brooks Adams)

*illustration de Robert C. Kauffmann

18 décembre 2012

Tout s’estompe 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Mon désir de toi
d’une hanche
à l’autre

T’ai-je déjà dit
te toucher
à peau nue

Te le dire
comme on dit être en joie
en espérance en vie

Me tendre vers toi
épouser tes formes
reconnaître les miennes

Danyelle Morin, Ici, tout s’estompe

*choix de la lectrice de Lucie van Dam Van Isselt

Les yeux d’Yseut

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:52

C’est avec beaucoup de tendresse et de douceur que François David nous parle d’Yseut, qui garde tout pour elle et qui est incapable de pleurer.

C’est avec finesse et sensibilité qu’Anastassia Elias donne un visage à Yseut.

À eux deux, tout en respectant le secret d’Yseut, l’auteur comme l’illustratrice nous dépeignent la tristesse et le mutisme, mais aussi la libération. Sans user de beaucoup de mots. Sans en faire trop par l’image. Ce qui donne à l’album Les yeux d’Yseut la justesse et la sobriété nécessaires à un sujet qui aurait pu être lourd autrement.

Un album où il est question de larmes. Dont certaines sont parfois de joie.

Ce que mots vous inspirent 821

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Ceux qui prétendent détenir la vérité sont ceux qui ont abandonné la poursuite du chemin vers elle. La vérité ne se possède pas, elle se cherche. (Albert Jacquard)

*toile de Deborah DeWit

17 décembre 2012

Ni le jour ni la nuit 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

à mesure que la voix se réchauffe

les mots s’installent sur les notes
les bras comme une portée
tendue vers la lumière
touchent le fond des yeux

une robe écarlate
et puis une autre
noire

tu retiens
fragile
un souffle
un sanglot
ma peur

Luc Larochelle, Ni le jour ni la nuit

*choix de la lectrice de Warren B. Davis

Sauver Mozart

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:27

Avec Sauver Mozart, Raphaël Jérusalmy, libraire à Tel-Aviv, revisite avec brio l’Histoire en mettant en scène des personnages réels et fictifs.

C’est entre juillet 1939 et août 1940 que l’Autrichien Otto Steiner, le héros de Sauver Mozart, consigne tout ce qui lui passe par la tête — alors que ses moyens sont réduits au minimum puisqu’il se trouve dans un sanatorium — dans un journal qu’il tient de façon assez régulière. Lui qui a été un célèbre critique musical ne peut que constater, devant la montée grandissante du nazisme, l’effondrement du monde en général et de son propre univers.

L’homme, tuberculeux, a presque tout laissé derrière lui, sauf quelques disques auxquels il s’accroche, bien conscient que ses jours sont comptés. Mais il tient bon. La musique a besoin de lui. Une dernière fois. Il s’appliquera donc à aider de son mieux son ami Hans dans la préparation d’un concert au sein duquel les nazis s’immiscent un peu trop à son goût, ce qui lui donne l’idée d’assassiner Hitler. Une tentative qui échouera, mais qui se révèle un joli clin d’œil.

Sauver Mozart n’est pas à proprement parler un roman sur le nazisme, pas plus qu’il n’est un roman sur la musique, même si ces deux thèmes y sont abordés. Ce n’est pas plus un roman sur la mort bien que celle-ci soit présente en continu au fil des pages alors qu’elle fauche ceux que le vieil homme côtoie, ni sur la déchéance et la dépendance physiques.

Sauver Mozart se situe en marge des genres, aux confins des normes préétablies auxquelles on fait référence pour assurer les démarcations. Sauver Mozart est un roman sur l’être humain, sur ce qui le tient en vie autant que sur ce qui l’écrase.

En adoptant le journal intime pour illustrer les propos de celui qui ne peut que constater, alors qu’il a la plupart du temps pieds et poings liés, Raphaël Jérusalmy a choisi la forme qui lui donnait le plus de liberté pour construire, déconstruire et reconstruire l’Histoire. Sont mis en lumière quelques travers bien humains propres à toutes les époques, notamment l’appât du gain, ainsi que des gestes de générosité et de grandeur, à un moment où ces derniers étaient loin de faire légion.

Le premier roman de Raphael Jérusalmy est une belle réussite tant au plan de sa construction que de son écriture limpide et sobre. Un auteur à suivre.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

et pour le Challenge Des mots et des notes challenge-des-notes-et-des-mots-4.jpg

Ce que mots vous inspirent 820

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

L’amour comme l’amitié sont longs à bâtir mais il suffit d’une seconde pour les anéantir. (Marc Dugain)

*illustration de Becky Kelly

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