Un dimanche avec Julien Gracq 5
Le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre, c’est qu’il suffit d’un souffle pour tout faire bouger. (Julien Gracq)
*toile de Newell Convers Wyeth
Le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre, c’est qu’il suffit d’un souffle pour tout faire bouger. (Julien Gracq)
*toile de Newell Convers Wyeth
C’est à nouveau dimanche! Les semaines passent décidément très vite, semble se dire la lectrice peinte par Momcilo Simic. À moins que ses pensées soient bien loin de ce constat. À vous de nous le dire. En vos mots.
Comme le veut l’habitude, nous vous lirons dans sept jours et pas avant. Mais heureusement, il y a de quoi vous mettre sous la dent d’ici là. Les textes inspirés par la toile de dimanche dernier viennent tout juste d’être validés et vous attendent.
Bonne lecture et joyeux Noël à tous les envosmotistes, qu’ils soient fidèles au poste semaine après semaine, ou de passage, et à ceux qui les lisent, qui sont encore plus nombreux.
Une heure vient où l’idée que la signification d’un acte singulier — de l’acte le plus singulier de notre vie — puisse se perdre avec nous à jamais nous devient insupportable.
(Julien Gracq)
*toile de Warren F. Neary
Ils sont fortunés les livres dont on sent que, derrière l’agitation, même frénétique, qui peut à l’occasion les habiter, ils ont été écrits de bout en bout comme dans la poussière d’or et dans la paix souriante et regrettante d’une fin de journée d’été.
(Julien Gracq)
*toile de Janine Wesselmann
Il y a un grand charme à quitter au petit matin une ville familière pour une destination ignorée.
(Julien Gracq)
*toile d’Andrej Lyssenko
Né Louis Poirier, l’écrivain Julien Gracq s’est éteint le 22 décembre 2007, soit il y a cinq ans à un jour près. Comme son pseudonyme lui a été inspiré par le personnage principal du roman de Stendhal Le rouge et le noir, chacun des lecteurs de ce dimanche portera du rouge afin de nous offrir une citation de cette écrivain remarquable dont les livres ont été traduits en 26 langues, en commençant par celle-ci, présentée par le peintre Johann Baptist Reiter lui-même :
Il y a, sous la croûte obscure de la langue, comme dans les profondeurs de la mer et les hauteurs du ciel, des châteaux et des presqu’îles. L’objet de la littérature est leur magique étude.
Entre les plis et les replis
ce jamais plus
deux mots
pires que la mort
Qu’une envie
Prendre le large
m’abandonner
au feutré d’un regard
poser ma main sur une peau
Avant la nuit
Danyelle Morin, Ici, tout s’estompe
*choix de la lectrice de Robert Berény
La couverture donne une idée assez juste de la qualité des illustrations d’Anne Romby. En effet, chacune des pages du Prince de Venise est absolument renversante. Le souci du détail de l’artiste trouve son écho dans la démarche de son éditeur, Milan, qui a choisi pour cette publication un papier qui a un effet toile, ce qui est un petit plus non négligeable.
Le texte de Jean-Côme Noguès est juste et sobre, et porte un message clair que l’enfant découvrira à la fin. En effet, quel est le prix de la beauté, de la richesse et des honneurs s’ils peuvent nous être retirés d’un claquement de doigts parce que plus beau et plus riche que soi se verra admiré davantage?
Un magnifique album tant par ses illustrations, l’histoire elle-même et les questions qu’elle soulève que par le travail soigné de l’éditeur. À mettre entre toutes les mains!
J’étais en début d’après-midi à la Place des Arts. C’est là et jusqu’à 23 h ce soir que vous pouvez entendre le pianiste Guillaume Martineau dans le cadre d’un pianothon ayant pour but de récolter une partie des 50 000 $ nécessaires à la restauration du piano Steinway de l’auditorium de l’école Le Plateau où se produisait autrefois l’Orchestre symphonique de Montréal. Quelques grands planistes, dont Rachmaninoff, Glenn Gould, Art Tatum, André Matthieu, Stravinsky, Horowitz et Keith Jarrett, ont eu la chance de faire courir leurs doigts sur ce magnifique instrument fabriqué à Hambourg en 1925. Mais celui-ci a besoin de pièces neuves et de nombreuses heures de travail seront nécessaires pour lui redonner sa jeunesse. C’est pour cette raison que Guillaume fait appel à votre générosité en donnant lui-même douze heures de son temps où jazz, musique classique, chansons de Noël et compositions de l’artiste se succéderont pour le plus grand plaisir des mélomanes.
Vous ne pouvez y être, mais voulez contribuer à la restauration du piano? Faites un chèque à l’ordre de la Fondation du Plateau et postez-le à l’adresse que vous trouverez ici.
Toute la semaine, le ciel ne nous a offert que du gris. Gris clair. Gris foncé. Blanc grisâtre. Gris, quoi. Heureusement que ces quelques taches de couleur glanées au Jardin botanique de Montréal étaient là pour nous changer du gris!