Lali

5 janvier 2013

Les vers de Germain 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Hymne

Amour qui voles dans les nues,
Baisers blancs, fuyant sur l’azur,
Et qui palpites dans les mues,
Au nid sourd des forêts émues;

Qui cours aux fentes des vieux murs,
Dans la mer qui de joie écume,
Au flanc des navires, et sur
Les grandes voiles de lin pur;

Amour sommeillant sur la plume
Des aigles et des traversins,
Que clame la sibylle à Cume,
Amour qui chantes sur l’enclume;

Amour qui rêves sur les seins
De Lucrèce et de Messaline,
Noir dans les yeux des assassins,
Rouge aux lèvres des spadassins;

Amour riant à la babine
Des dogues noirs et des taureaux,
Au bout de la patte féline
Et de la rime féminine;

Amour qu’on noie au fond des brocs
Ou qu’on reporte sur la lune,
Cher aux galons des caporaux,
Doux aux guenilles des marauds;

Aveugle qui suis la fortune,
Menteur naïf dont les leçons
Enflamment, dans l’ombre opportune,
L’oreille rose de la brune;

Amour bu par les nourrissons
Aux boutons sombres des Normandes;
Amour des ducs et des maçons,
Vieil amour des jeunes chansons;

Amour qui pleures sur les brandes
Avec l’angélus du matin,
Sur les steppes et sur les landes
Et sur les polders des Hollandes;

Amour qui voles du hautain
Et froid sourire des poètes
Aux yeux des filles dont le teint
Semble de fleur et de satin;

Qui vas, sous le ciel des prophètes,
Du chêne biblique au palmier,
De la reine aux anachorètes,
Du cœur de l’homme au cœur des bêtes;

De la tourterelle au ramier,
Du valet à la demoiselle,
Des doigts du chimiste à l’herbier,
De la prière au bénitier;

Du prêtre à l’hérétique belle,
D’Abel à Caïn réprouvé;
Amour, tu mêles sous ton aile
Toute la vie universelle !

Mais, ô vous qui m’avez trouvé,
Moi, pauvre pécheur que Dieu pousse
Diseur de Pater et d’Ave,
Sans oreiller que le pavé,

Votre présence me soit douce.

Germain Nouveau, Poésies d’Humilis et vers inédits

*choix de la lectrice de Fritz Bernhard Schurig

Jolies photos, jolies citations

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:26

Vous aimez les photos noir et blanc qui ont fixé pour l’éternité des moments uniques? Vous aimez les citations, surtout quand elles titillent votre imagination? Offrez-vous Baisers volés, un joli livre carré produit par les éditions Autrement à partir des photos de la Collection Hulton Getty. Chacune des photos est un poème. Chacune des citations fait réfléchir ou rêver. Ainsi, celle-ci, signée Oliver Wendell Holmes : Un baiser fait moins de bruit qu’un canon, mais l’écho en dure plus longtemps.

Ou alors offrez-le. Mais si vous tenez à le conserver, ce que je comprendrais aisément, offrez Tendresses, un titre de la même collection. Il est tout aussi craquant.

Il suffit parfois de lever les yeux

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 15:58

Il m’amuse de penser que nombre de gens qui fréquentent le Jardin botanique de Montréal savent très bien où sont les toilettes et la boutique, mais aussi de constater qu’ils n’ont jamais levé les yeux avant de franchir les portes du pavillon d’accueil.

Et pourtant, il y avait là quelque chose à voir…

Combien?…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Combien d’entre vous déposerez un texte sur la toile de dimanche dernier d’ici demain 8 h, heure de Montréal? Laquelle des deux entre la prose et la poésie sera à l’honneur pour nous révéler les dessous de cette scène livresque? Tout cela, nous le saurons dans 24 heures exactement, au moment même où sera accrochée la 300e toile d’En vos mots.

*illustration de Yuko Shimizu

4 janvier 2013

Au sud du Sahara 11

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Apprends-moi

Apprends-moi
L’air des prairies bleues
Et souffle à mon oreille
Ton haleine princière
Il y a tant de mots
Sous la poussière
Tant d’amours
Dans les tiroirs
J’ai mal à croire
Que les feux de brousse
Sont éteints.

Véronique Tadjo (née en 1955, Côte-d’Ivoire)
(Poésie d’Afrique au sud du Sahara)

*choix de la lectrice de John Russell Story

À l’ombre de la fête

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 20:39

Marie-France Versailles a réuni six nouvelles qui mettent en scène les membres d’une même famille, avant et après une fête pour souligner les 80 ans de Louis, l’aîné, d’où le titre À l’ombre de la fête. À l’ombre, parce qu’il ne s’agit jamais de la fête à proprement parler, mais de ses préparatifs, des gens qui y seront, de ce qu’ils vivent en marge de celle-ci, toutes générations confondues.

Pour cette raison, cela donne un recueil des plus uniformes, plus proche même du roman que du recueil de nouvelles, tant chacune d’elles s’imbrique solidement dans ce « collage ». Le défi est donc remporté haut la main en ce qui concerne l’exploitation du thème. Pour ce qui en est des nouvelles proprement dites, certaines sont plus fortes que d’autres, même si l’auteure semble avoir volontairement choisi une chute assez elliptique pour chacune d’entre elles, respectant à la lettre la règle de la nouvelle voulant qu’elle dépeigne un moment précis, sans que le lecteur sache ce qui vient avant ou ce qui découlera de ce qui vient d’être relaté.

L’écriture est solide; l’auteure sait créer des images, des impressions durables ou fugaces, selon ce qu’elle cherche à exprimer. Marie-France Versailles réussit donc avec À l’ombre de la fête à créer des atmosphères en ne perdant pas de vue l’idée de fuite, de fugue, de secrets, d’ombre, puisque chacun des personnages voit le temps d’une nouvelle sa blessure étalée, son secret dévoilé.

Marie-France Versailles : une jolie découverte.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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C’est ça l’hiver…

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 12:38

Espérons que les pompiers n’en auront pas besoin!

Ce que mots vous inspirent 832

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Tout ce qu’on invente est vrai si on y croit très fort et qu’on le fait par amour. (John Le Carré)

*illustration de Coby Whitmore

3 janvier 2013

Au sud du Sahara 10

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Des fleuves parlent

Que les joncs couvrent mon corps,
mes pieds, mon visage,
que personne ne surveille
quand j’écoute en silence l’eau
des fleuves qui me parlent.

Le son des cailloux
quand ils frôlent l’eau,
ce sont des baisers de soir et de lune,
et des baisers d’aube.

Un jour, quelqu’un m’a dit
que les fleuves ne parlent jamais,
qu’ils suivent simplement leur cours
et qu’ils s’échappent sans paroles.

Comme je fus triste ce jour-là
quand j’ai entendu ses mots,
je suis partie en courant vers le fleuve
pour qu’il m’explique
pourquoi je l’entends si clairement
et d’autres ne l’entendent pas du tout.

Raquel Tonde (née en 1939, Guinée-Équatoriale)
(Poésie d’Afrique au sud du Sahara)

*choix de la lectrice de Denis Chiasson

La princesse sans nom

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:33

Il y a encore des auteurs qui écrivent des contes de fées et des histoires de princesses, même si j’ai entendu dire que c’était démodé. Et tant mieux qu’il en soit ainsi. Tant mieux qu’ils mettent en scène des princesses, des sorcières et des fées, et apportent un peu de rêve aux enfants.

La princesse sans nom ne prétend pas être chose qu’un conte de fées traditionnel où tout va presque bien dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où naît une princesse… sans nom. En effet, le roi et la reine ont complètement oublié le prénom qu’ils avaient choisi et murmuré en secret. Ils ont beau faire appel à nombre de spécialistes pour retrouver le prénom perdu, rien n’y fait. Même les prénoms les plus rares ne conviennent pas. Jusqu’à ce qu’un jeune homme que la reine semble avoir reconnu leur chuchote le prénom choisi en échange d’une promesse.

Ajoutez à cette jolie histoire signée Hugues Paris un papier de grande qualité pour bien mettre en évidence la beauté et la magie des illustrations d’Anne Romby, et vous aurez là un album exceptionnel qui ravira autant grands que petits.

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