En vos mots 484
Nous voilà déjà à la mi-juillet. Près de la moitié de mes collègues ont pris leurs vacances ou viennent de les entamer. C’est peut-être aussi votre cas. Ce qui m’a donné l’idée de vous proposer, pour ce nouvel En vos mots, une scène livresque de saison peinte par l’artiste Jean-Louis Jabalé.
À vous de nous raconter, en prose ou en poésie, ce que cette scène évoque pour vous, comme vous le faites dimanche après dimanche depuis plus de huit ans. À vous de vous plonger dans vos souvenirs ou d’en inventer, pour le simple plaisir d’écrire et de partager vos mots.
Comme le veut l’habitude, les commentaires seront validés dans une semaine et pas avant, ce qui vous laisse amplement de temps devant vous pour écrire et pour lire les textes déposés sur l’illustration de dimanche dernier.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!

Collioure se reposerait ce soir.
En attendant elle taquine le peintre
Par ses couleurs presque outrancières,
Presque trop soutenues.
La journée a été rude.
Foule de visiteurs débarqués des cars.
Bruit, brouhaha, rires de gorges.
Défilé permanent d’excursionnistes
Insolents et tapageurs.
A cette heure proche du crépuscule,
Collioure redevient peu à peu celle qui appartient
Aux pêcheurs.
Aux promeneurs tranquilles.
Aux derniers baigneurs surpris du calme soudain.
Collioure ne connaît cette quiétude que les soirs paisibles,
Ou les matins.
Le port se repose le soir.
Avec pour seuls vestiges de l’agitation diurne
Quelques vives tonalités
Au sein d’une harmonie pastel
Qui échappe au villégiateur,
Mais est si sensible au paysagiste.
Collioure se repose ce soir.
Vision privilégiée
Que ne connaît pas le touriste.
Récompense des habitants
Pour leur présence fidèle, quotidienne,
Loyale.
Faveur accordée à celles et ceux
Qui connaissent leur ville sans apparat,
Nue et pudique dans sa splendeur modeste.
Telle une jeune fille, une femme mûre, une vieille femme
Sans fard au coucher.
Sans poudre ni rouge au lever.
Collioure accueille d’un coeur égal
Le soleil quand il pointe et quand il s’en va.
Et nourrit un dédain secret pour l’apogée, qui néglige sa vraie nature,
La faisant passer pour ce qu’elle n’est pas.
Collioure se repose ce soir.
Et comme à la dérobée,
Grâce au regard juste de l’artiste,
J’observe son intimité
Sans être vue.
Commentaire by Anémone — 18 juillet 2016 @ 14:28
Il y en a qui font la grasse matinée
Et des lève-tôt qui s’en vont d’ailleurs
Dans la forêt se promener
Lorsque le soleil n’est pas encore
Il y a ceux qui aiment admirer
Tous ces beaux coureurs de fond
Qui courent pour faire transpirer
Leurs jolis corps d’Apollon
Et puis il y a belle Daphné
Qui aime aller sur la plage
Écouter la mer chanter
Pendant qu’elle tourne les pages…
Commentaire by Armando — 24 juillet 2016 @ 2:32