Du Modiano comme on prendrait tous les jours
Il y a Dans le café de la jeunesse perdue de Patrick Modiano cette ambiance un peu glauque qu’on retrouve dans la plupart de ses romans et que ne supportait pas un de mes collègues du temps où j’étais à la radio de Radio-Canada – il y a vingt ans. Comme si le temps n’avait pas eu prise sur Modiano. Comme s’il n’avait cessé d’errer dans celles qu’il appelle ici des « zones neutres ». Oserais-je dire, pour mon plus grand plaisir?
Car jamais n’ai-je été déçue par l’écriture ou par les histoires de Modiano. Pas une seule fois depuis 1978 alors que je le découvrais comme on déterre du sable le plus beau coquillage de la plage. Si bien que nous ne nous sommes pratiquement jamais quittés et qu’il est un des deux écrivains qui s’affichent sur mes murs.
J’ai donc ouvert Dans le café de la jeunesse perdue le cœur battant. Il y avait un moment que je ne m’étais plongée dans cet univers qui chaque fois me trouble et me plait.
J’ai donc suivi les traces de Louki qui a débarqué un jour au Condé, ce café où se réunissaient surtout des jeunes soir après soir. Ce café dans lequel elle a laissé sa trace si bien que certains ont un jour voulu en partant à sa recherche la retrouver et du coup trouver cette part de leur propre jeunesse perdue.
Quatre voix, dont celle de Louki, nous racontent ce café, les personnages qui s’y attablaient autrefois et ceux et celles qui font partie de l’histoire de Louki sans avoir fréquenté ce lieu.
Du Modiano comme on prendrait tous les jours. Parce que c’est lui et parce qu’il n’y a personne d’autre pour raconter de telles histoires et de cette façon. Des histoires qui font dire à certains qu’il ne fait qu’écrire toujours le même livre. Tant pis pour eux. Ils ne connaîtront jamais le bonheur de savourer du Modiano. Moi, je sais. Et je prendrais bien une autre part de gâteau.
J’ai toujours été surprise de voir que les gens écrivent un presque bouquin pour parler d’un bouquin. On ne sait plus dire des mots simples, comme par exemple: « j’ai aimé », « superbe bouquin », « a lire, taisez-vous je parle… »
Comment by Ya-Ya — 20 janvier 2010 @ 22:08
J’ai encore la petite musique de ce livre en tête, alors que je le l’ai pas relu depuis sa sortie.
C’est un de mes préférés de Modiano, je ne sais pas pourquoi, peut-être à cause de Louki, peu importe, ce qui compte c’est le plaisir ressenti lors de la lecture.
Des sourires.
Comment by Funambule — 21 janvier 2010 @ 6:40
Et moi je suis surprise de constater à quel point quand Lali parle d’un bouquin elle donne envie de s’y plonger !
Garçon ! Apportez-moi une belle tranche de Modiano s’il vous plait ! 😉
Ah la gourmandise …
Bisous toujours jeunes et frais 😀
Comment by Hespérie — 21 janvier 2010 @ 6:47
Ton magnifique billet, Lali, décrivant le livre « Dans le café de la jeunesse perdue » avec tant d’enthousiasme donne une grande envie de le lire…
Bisous de bonne journée
Comment by Denise — 21 janvier 2010 @ 7:17
Oh misère, mon menu est déjà fort chargé, Lali! Mais ce n’est pas moi qui risque de me plaindre de tes bons conseils! Sourire
Maintes fois j’ai hésité à le lire… mais comme Hespérie je vais faire signe au garçon, pour déguster cette tranche de Modiano, car tu as l’art effectivement d’exciter notre curiosité!
Bisous moins jeunes et un peu défraîchis (rire)
Comment by Chantal — 21 janvier 2010 @ 13:02