Lali

17 mai 2012

Décidément, Brigitte Pilote a beaucoup d’imagination!

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:47

Avant d’ouvrir Mémoires d’une enfant gâtée de Brigitte Pilote, il vaut mieux que vous attachiez tout de suite vos tuques, parce que tout va défiler à la vitesse grand V pendant 160 pages.

Jeanne, la narratrice, n’a pas froid aux yeux et veut laisser sa marque à tout prix. Après tout, elle a les mêmes initiales que Jésus-Christ et Jacques Cartier. C’est bien assez pour être convaincue qu’elle a un grand rôle à jouer. Enfin, c’est ce qu’elle croit, comme elle croit aussi qu’elle n’est pas une petite fille, mais une adulte dans un corps d’enfant puisqu’elle se comporte comme une adulte, a un raisonnement plus aiguisé et plus mûr qu’en ont un les adultes de son entourage, et qu’elle semble savoir où elle va alors que son propre univers est en pleine perdition.

Brigitte Pilote a créé une héroïne qui vous décoiffera avec ses analyses, ses remarques à l’emporte-pièce et sa vitesse d’exécution. Jeanne, alors qu’elle n’a que huit ans environ, va de plus vous bousculer un peu en faisant d’un certain Henry M. qui n’a rien à voir avec Montherlant un héros parce qu’il a vécu l’enfer des camps de concentration et qu’il a voulu consacrer sa vie à aider les femmes à assumer leur choix.

Vraisemblable? Sûrement pas! On n’est pas ici à une exagération près. Tout dépasse le possible et devient caricatural. Du vrai délire, un délire qui glisse, que dis-je qui dérape totalement quand Brigitte Pilote déplace ses personnages dans une commune où parents et enfants vivent chacun de leur côté, ces derniers, privés de crayons, recevant pour toute éducation des phrases tirées de la Bhagavad-Gītā. Mais ça en valait la chandelle. Jeanne va devenir célèbre : un homme à la caméra d’or s’intéressera à son cas.

Si vous avez tenu le coup jusqu’ici, n’avez pas perdu le souffle dans la descente des montagnes russes de ce que je vous ai relaté des Mémoires d’une enfant manquée ni votre tuque au passage, ce livre est pour vous. Moi, j’ai eu un peu de mal avec l’exagération et l’invraisemblance.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

2 commentaires »

  1. Ca veut dire quoi, attacher ses tuques ?? 🙂

    Comment by Anne — 18 mai 2012 @ 5:52

  2. Partant de l’idée qu’il va tellement venter que la tuque (un bonnet de laine qu’on porte l’hiver) pourrait s’envoler, quand on avise les gens d’attacher leurs tuques, ça veut dire que ça va déranger… donc, décoiffer!

    Comment by Lali — 18 mai 2012 @ 6:07

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire