Ce qu mots vous inspirent 3107

Vivre est un privilège. Ce n’est pas un dû. Alors on doit avoir la politesse, l’élégance, de profiter du fait d’être vivant pour que cette vie soit belle. La conscience de notre privilège doit engendrer un comportement. (Olivier de Kersauzon)
*illustration de Luciana Leone
Sur les grands étendages
Rêve rêve, petite fille au fifre de lin
des lendemains chagrins.
Passe passe sur le fil,
aux hauteurs perspectives sont les grands étendages,
aux hauteurs perspectives des livres du matin.
Je lis, vous lisez, nous lisons, dans la ville des grandes maisons à épingle,
où l’on met à sécher tous les livres alphabètes étendus sur un fil.
Et sors sors par la fenêtre,
retrouve tes jours heureux,
en équilibre,
la vie est ainsi fête.
Ah, comme l’alpha ou l’oméga de l’enfant sait jauger l’horizon !
Coquillage pour ton oreille,
sable doré dans tes mains,
étoile de mer dans tes yeux,
algue bleue dans tes cheveux.
Ah, comme le A à Z de l’enfant sait réduire l’horizon !
Et qu’il ne soit jetée aux vents …
Copie ancestrale pas banale,
unique, bras par bras,
pied par pied,
tête à l’endroit,
avance avance, petite fille …
Funambule.
Quant à tes larmes,
Perles nacrées enchâssées,
Laisse-les tout en bas.
Garde-les en trésor,
dans ta boîte de diamant,
au fond de ton cœur d’enfant …
Commentaire by Cavalier — 23 mars 2023 @ 7:43
Vivre oui … En temps dû
Kersauzon est sans doute un cousin
Breton
Par les femmes car
Le nom de famille n’est rien
Noyé sous cent mille femmes épousées …
Ma vie est toute banale
En descendance
Et la voici dite ici :
« Juste un sillage d’écume sur l’amer »
Plein de ressources, j’ai quitté ma fontaine
Tout cru, en amorce, sage
Rinçant les rives sur mon chemin
Alors de lourds vêtements ont sondé mon dos nu
Sous la pluie, mes eaux grossies ont flotté tristement
S’engouffrant, s’embouchant
Se grévant. À jamais
Sur les hauts-fonds, sur les plages, sous les ponts
J’ai repêché des bagues singulière.
Mais la gangrène a noyé tous mes doigts
Mes larmes ont débordé,
Et traversé leur gué sur mes chagrins
Dans mes yeux chuchotant j’ai construit un landau
Une douce barque que la mer a bercé
En pièce perdue
Puis détachée, elle prit le large
En clapotis, en cascades, j’ai baigné sur les sciences
Dans mes bras percés de mille voix
L’acier bleuté coulait autour de Guernica
J’ai drissé haut mes voiles
Sus, à la corde. Bien pendu
Des galets de lune ont roulé mes remords
Les vagues de mes songes écorchaient ma chevelure
J’ai coulé, dénudé, sur la traîne des algues
Au fond de lacs sans issue
Aux spasmes de mon visage, à toutes mes envies refluées
Mon corps n’était qu’empreinte éphémère
Sur la mer
Aujourd’hui la roue du moulin de la Mort est désamorcée
Elle m’avait sis, pourtant
Si belle. Rebelle
À l’embouchure, je relève la plume …
Surfe, surfe mon doux morceau d’absolu
Mon aile avant qu’on ne la rogne, sous l’estran mordoré
Aux encres du soleil couchant
…
Commentaire by Cavalier — 25 mars 2023 @ 15:49