Nocturne en si majeur, Opus 9, No 3 interprété par Claudio Aarau
*toile de Peter Kuhfeld
Parce que Chopin s’est éteint un 17 octobre et que nous sommes le 20, la claveciniste pinte par Bernard Louis Borione a décidé de réunir quelques musiciens en ce dimanche afin de leur proposer d’écouter quelques nocturnes du grand artiste d’origine polonaise, interprétés par Claudio Aarau.
Puisse ce dimanche dédié à Chopin et commençant par le Nocturne en mi bémol majeur, Opus 9, No 2 vous plaire!
Clavier-piste de danse où des doigts-marionnettes inventent une musique, trouvent leur destination ou se questionnent sur ce que sont la musique, la création et la vie, dans la douce contemplation d’une lune-étreinte qui berce et dirige les pas.
Tel est ce Concerto au sol proposé par Félix Boisvert aux 8 ans et plus dans un spectacle multidisciplinaire où la lumière pousse aux limites la gestuelle, tandis que gammes, instruments, mélodies, sons divers (craquement de feuilles, train, cris de cigales) nous sont proposés dans des enchaînements où le compositeur-marionnettiste omniprésent prend sa place tout en laissant parler la nature et ses personnages.
Concerto au sol raconte (peut-être) le voyage d’un concertiste. À moins qu’il ne raconte le nôtre. Un voyage qui nous entraîne, non pas au-delà des frontières du connu, mais dans les marges, là même où s’inscrivent les annotations et autres signes de vie.
J’avoue. J’ai eu un immense coup de cœur pour la création de Félix Boisvert. J’aurais dansé sur le trottoir en sortant des Écuries. Mais ma cheville, victime d’une branche de bois qui m’a fait m’étaler de tout on long, m’a rappelée à l’ordre. Je danse avec mes doigts depuis mardi soir.
J’ai eu l’occasion d’assister à un concert de Jan Lisiecki en mai dernier. Âgé d’à peine 18 ans, le pianiste canadien d’origine polonaise s’est attaqué pour l’occasion aux études de Chopin qu’il venait tout juste d’enregistrer.
Le résultat est un album qui ne marquera pas l’histoire de la musique, mais qui demeure néanmoins fort agréable à écouter. L’interprétation du jeune pianiste est en effet honnête, mais sans plus, et on reste perplexe face à son choix de s’attaquer à ces études déjà immortalisées par les plus grands auxquels il ne peut pour le moment se comparer, comme le montre son interprétation de l’Étude révolutionnaire, techniquement intéressante, mais à laquelle il manque la profondeur.
Il n’empêche que Jan Lisiecki a devant lui de belles et nombreuses années, et que nous aurons plaisir à le suivre. Il finira bien par trouver son propre créneau et se démarquer de ses contemporains ou de ceux qui l’ont précédé.
Moins connu que Scarlatti, Carlos de Seixas n’en demeure pas moins un des compositeurs les plus remarquables de son époque. Né à Coimbra en 1704 et mort 38 ans plus tard à Lisbonne, claveciniste, organiste et compositeur, Carlos de Seixas a laissé à l’Histoire un héritage musical essentiellement fait de sonates, mais aussi la Missa Dixit Dominus, dont voici le credo. Avec la Norwegian Baroque Orchestra et le Coro de Câmara de Lisboa, dirigés par Ketil Haugsand.
Credo in unum Deum
Et incarnatus est
Crucicixus
Et resurrexit
Et vitam venturi
Voilà trente ans que le Brésilien Vinicius Cantuária, à la fois chanteur, compositeur, guitariste, batteur et percussionniste, enregistre des albums et se produit sur scène, tout en collaborant avec des artistes tels Brian Eno, Laurie Anderson, Ryuichi Sakamoto, et nombre d’autres.
Bossa nova et jazz demeurent les espaces où il excelle, notamment dans Indio de Apartemento, sorti en 2012, dont voici deux extraits qui révèlent son immense talent.
Humanos
Pe Na Estrada
Il est rare, voire extrêmement rare, que j’aime écouter les chansons de Barbara interprétées par d’autres que la grande dame inoubliable qu’elle est. Presque chaque fois, je trouve quelque chose qui cloche dans l’intonation, dans le rythme, dans e phrasé, dans l’orchestration, qui me fait abandonner l’écoute.
Mais pas cette fois. Au contraire. Je suis conquise. À un tel point que j’ai écouté en boucle l’album que Daphné a consacré aux chansons de Barbara. Avec plaisir. Avec beaucoup de plaisir.
Si bien qu’il me plait de vous offrir
Petite cantate
Du bout des lèvres
et Dis quand reviendras-tu? (en duo avec Benjamin Biolay)
Au menu :
Bergamesca de Giovanni Girolama Kapsberger (1580-1651)
Cecchina Corrente de Bellerofonte Castaldi (1581-1649)
Toccata cromatica de’Alessandro Piccinini (1566-1638)
afin de vous sonner un avant-goût de cet album de Jakob Lindberg, guitariste suédois d’abord fasciné par les Beatles, sans savoir que cela le mènerait un jour à la musique baroque italienne et à cet instrument de la famille des luths.
Et dans la tiédeur d’une soirée d’un août qui s’en va, après avoir beaucoup marché, se laisser emporter par Ravel et les doigts du pianiste portugais Artur Pizarro…
Miroirs I.Noctuelles
Miroirs II.Oiseaux tristes
Miroirs III.Une barque sur l’océan