Lali

22 septembre 2011

Les chignons

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:56

J’aimais le titre, j’aimais l’idée qu’on allait me raconter une histoire autour des chignons. Oui, j’aimais le titre et puis l’idée. Et c’est tout ce dont je me souviendrai. Le titre. Pour le reste, j’ai eu l’impression d’avoir été flouée. La sensation d’avoir lu des morceaux épars nullement reliés entre eux et dont je n’ai pas compris le sens. À moins que je n’aie pas trouvé le fil conducteur — s’il y en avait un?

Et pourtant, c’était un si beau titre. Mais ce n’est pas avec ce livre (récit, récits ou faux roman), malgré de belles images poétiques et certaines envolées réussies, que Geneviève Bergé me donnera envie de la découvrir davantage.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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Titre pour le Défi Premier Roman

20 septembre 2011

Un roman belge, affirme l’auteur

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 20:01

Si le surréalisme, belge de surcroît, ne vous fait pas peur, Les trous de la rue Lartoil, roman paru en 1990 pour lequel Pascal Samain a reçu le Grand prix de l’humour noir, est tout à fait pour vous.

L’action se déroule en 1960 dans le Borinage (mais il n’est pas interdit de faire parfois appel au futur pour éclairer le présent) alors que le fils Ducoron, nanxieux comme son père, se pose des questions sur ses origines. Tout cela se passe rue Lartoil, où se côtoient d’improbables personnages, où on se livre à de curieux échanges et pas seulement des dialogues, dans une langue savoureuse aux mots souvent inventés mais dont on comprend aisément le sens sans ajout d’un lexique. Il y est question de la mort, du sens de l’existence, de la médecine (il y a chez les Ducoron une encyclopédie médicale aux planches anciennes qui sont reproduites dans le roman, laquelle appartient à la mère du gamin, spécialiste des piqûres), de la famille, du Congo, de l’amitié et de bien d’autres choses.

Il s’agit d’un roman belge. Si, si, et ce n’est pas péjoratif. Au contraire. L’auteur se plait d’ailleurs à le rappeler régulièrement au fil des chapitres, et il ne peut en être autrement. Belge. Parce que le surréalisme en est l’essence et que tout y est sérieux sans l’être, à moins que rien ne le soit. Un roman débridé. Savoureux de la première à la dernière page. Pour qui apprécie le surréalisme.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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14 septembre 2011

Une sorcière signée Norac

Il est des histoires signées Carl Norac que j’ai beaucoup aimées, alors que d’autres m’ont déçue ou laissée froide. Or, j’ai particulièrement apprécié les personnages d’Une visite chez la sorcière, un conte plein de finesse sur les idées préconçues et les jugements à l’emporte-pièce. Il y est question d’une artiste et du regard que les uns et les autres posent sur elle, parce qu’elle est différente et surtout pas comme eux. Si originale, si spéciale, qu’elle ne peut être que dangereuse, qu’elle est sûrement une sorcière.

Une sorcière? Vraiment? L’album de Carl vous le dira. Comme il vous donnera aussi envie de cultiver votre différence et celle des autres.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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10 septembre 2011

Les réflexions de Jean-Claude Pirotte

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:12

L’écrivain belge Jean-Claude Pirotte a tant publié que je me demande comment j’ai pu passer à côté de ses livres sans en ouvrir un seul au fil des ans. Je veux bien croire que certains aient pu être plus ou moins diffusés (notamment ceux publiés au Temps qu’il fait), mais tous? Aurait-on tout simplement négligé de faire la promotion de cet auteur sous des prétextes que je ne connais pas? L’ancienne libraire que je suis, pourvue d’une assez bonne mémoire, n’a pas souvenir qu’on lui ait un jour présenté cet auteur.

Mais heureusement, il y a bien des façons hors des chemins habituels (les journaux, les librairies, les bibliothèques) de croiser des auteurs. C’est donc grâce à Nadedja, chez Babelio, que j’ai découvert Jean-Claude Pirotte et c’est elle qui m’a suggéré la lecture de Plis perdus, un des livres qu’elle préfère de cette auteur namurois de naissance. Un titre tout à fait inclassable parce qu’il chevauche plusieurs genres. D’un récit, on passe à un poème, et de celui-ci à une lettre adressée à l’écrivain Axel Gauvin (dont j’ai adoré il y a une éternité le délicieux roman Faims d’enfance) avant de revenir à un autre récit qui met en scène les figures littéraires qu’il apprécie (Dhôtel, surtout lui, Arland, quelques autres).

Il aurait été aisé d’être dérouté par un tel assemblage. Et pourtant, non. L’auteur nous accroche dès le début et nous le suivons dans ses réflexions, dans ses analyses, dans ses regards, peu importe où ces derniers se posent. Un livre qui donne envie de lire les livres qu’il mentionne, et surtout de lire à nouveau cet auteur. Merci Nadedja.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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8 septembre 2011

Le regard de Jacques De Decker sur l’amour et ses parades

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:44

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La grande roue m’avait enchantée il y a plus de cinq ans. Mais comme il n’est pas facile de mettre la main sur des livres de Jacques De Decker chez nous — et que les auteurs belges que je veux découvrir sont nombreux —, ce n’est que dernièrement que je me suis plongée dans Parades amoureuses, roman publié en 1997 chez Grasset.

Gilbert, sans femme, sans enfant, qui enseigne la littérature à des jeunes, frise la quarantaine. C’est peut-être parce qu’il est à un tournant de sa vie, après avoir multiplié les aventures amoureuses, jeté la plupart de ses conquêtes, et n’avoir rien bâti avec quiconque, que son quotidien étale et sans surprise se met à bouger sous ses pieds.

J’ai aimé la façon de raconter de l’auteur, la manière avec laquelle il introduit les personnages qui gravitent autour de Gilbert, les situations (renvoi d’une collègue, fugue d’une étudiante, grève) qui donnent lieu aux questions et parfois même à l’action, aux gestes qu’il n’aurait pas posés avant. Il y a si peu de temps. Parce que ce n’était pas le bon moment. Parce qu’il n’avait pas conscience de la portée des confidences. Parce que, oui, Gilbert est à tournant de sa vie.

Un roman admirablement bien ficelé avec des personnages parfois caricaturaux (entre autres le père de la fugueuse) mais sonnant toujours justes, malgré tout. Un roman, vous l’aurez compris, que j’ai beaucoup aimé.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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7 septembre 2011

Sentimento

C’est avec l’impression d’être passée à côté de quelque chose que j’ai tourné la dernière page de Sentimento, un album écrit par Carl Norac et illustré par Rébk (Rébecca) Dautremer. Avec le sentiment que l’auteur m’a laissée tomber en écartant le personnage de départ, le fabricant de marionnettes. Simplement parce que Sentimento, le pantin qu’il a créé et qu’il n’aime pas, n’est pas à son image, comme le voulait son projet initial. Sentimento, qui a choisi le premier mot qu’il a vu comme nom. Celui d’un cirque qui passait par là et dont il ne sera plus jamais question.

Dans sa quête d’être aimé, d’être réchauffé, Sentimento quitte donc son concepteur. Il en mourra. Mais son écharpe réchauffera la petite fille qu’il a croisée en chemin. La seule qui n’ait pas pris peur en le voyant. Voilà un peu la trame de cet album aux illustrations magnifiques. Vraiment. Une finesse et une tendresse dans le trait qui rendent ce livre inoubliable. Enfin, presque. On oubliera l’histoire. L’auteur ne m’a pas convaincue. J’avais espéré que Sentimento retrouve un jour son maître et que celui-ci ait changé.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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3 septembre 2011

Petit précis de distance amoureuse

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:56

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« Au fond, observa-t-elle ce jour-là en sortant de son sac une cigarette à la menthe, au fond notre histoire n’aura été qu’une courte nouvelle. Essayons de lui donner une fin ouverte, lui proposai-je en me forçant à sourire. »

Et c’est une fin ouverte qu’a choisi l’écrivain François Emmanuel pour clôturer son Petit précis de distance amoureuse, une longue nouvelle publiée chez Labor en 2001 dans la collection Espace Nord, offerte gracieusement aux lecteurs de la collection, puis incorporée en 2005 au recueil de nouvelles intitulé L’invitation au voyage, titre paru dans la même collection. Une nouvelle où il est question de fascination et de musique, alors que le narrateur embauché pour enquêter sur une violoncelliste par un client qui désire qu’elle se révèle à lui à partir de ce qu’il obtiendra comme renseignements sur elle.

Or, à mesure qu’il s’approche d’elle, de fa^con intime, plus son client s’en éloigne. Les détails insignifiants ou de peu d’intérêt qu’il lui sert en échange de frais de service élevés à propos d’une photo ou d’une robe sont si maigre qu’au bout du compte, le professeur Hattgestein, le client, n’apprendra rien qui vaille la peine sur son objet de fascination. Le narrateur, davantage, mais si peu au fond; l’histoire d’amour ayant été brève.

C’est avec finesse, avec un sens aigu des personnages, avec une économie de détails et un rythme qui a tout de l’archet sur les cordes que François Emmanuel nous livre son Précis, lequel vous est offert sur son site, une nouvelle à propos de laquelle l’écrivain et critique Jacques De Decker a écrit : « Ce que nous percevons, ce ne sont que de petits reflets de ce que nous croyons être le réel, et qui ne nous semblent former un tout qu’à cause de notre perception invalide des choses. L’écriture d’Emmanuel excelle à nous communiquer cette sensation parce qu’elle est faite d’une myriade de notations précises auquel le « nappé » de son style confère une cohérence séduisante mais illusoire. »

Une nouvelle remarquable.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge », du Challenge de la nouvelle et du Challenge Des notes et des mots.

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30 août 2011

La promesse d’Akli

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L’écrivain Carl Norac et l’illustratrice Anne-Catherine De Boel ont fait du bon boulot. L’album Akli prince du désert est un bel album, plein de charme et de poésie, aux couleurs chaudes et à l’atmosphère envoûtante.

Akli n’est qu’un enfant aux yeux de sa mère, mais lui se trouve assez grand pour aller chercher son épée chez son oncle, dans la grande ville, bien qu’il lui faille pour cela traverser le désert. Pas seul, il va sans dire, mais en compagnie d’Azumar le chameau qui le sauve de bien des embûches et à qui il a promis une selle d’argent, tout en comptant bien ne pas tenir sa promesse quand il sera rentré muni de son arme. Mais son père est là qui veille. Akli tiendra sa promesse malgré lui. Un album qui ne raconte pas qu’une traversée périlleuse du désert, mais qui traite de l’amitié, de ses valeurs, et du respect qu’on lui doit.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».
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25 août 2011

Aurelia Jane Lee, un nom à retenir

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Dès la première des neuf nouvelles que contient le recueil Les saisons intérieures de la toute jeune Aurelia Jane Lee, qui signe là son cinquième livre (trois romans et deux recueils de nouvelles) en autant d’années, j’ai été conquise. Aurelia Jane Lee, à qui l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique a décerné en 2007 le prix Franz de Wever pour son deuxième roman, L’amour, ou juste à côté, aime la finesse, les regards, les non-dits et exploite ceux-ci avec sensibilité.

Le résultat : un recueil qui aborde des thèmes comme la mort et l’amour, des thèmes universels qui seront éternellement exploités, avec une manière bien à elle de le faire. En effet, dans chacune des nouvelles, qu’elle mette en scène un vieil homme qui chaque semaine achète des fleurs et emprunte un livre à la bibliothèque, les deux destinés à sa femme décédée ou un jeune garçon qui fait connaissance avec sa voisine, qui vient de sortir de l’hôpital après un combat avec l’anorexie qui n’est pas fini, Aurelia Jane Lee installe une ambiance et choisit un angle de biais pour nous proposer son regard sur les gens comme sur les situations.

Avec des phrases brèves qui font fi des détails inutiles, l’auteure construit patiemment des histoires qui vous chavirent le cœur quand la chute vient interrompre le cours des choses ou alors donner son sens à certains gestes ou regards. Un magnifique recueil où écriture sensible, sens de la narration et économie de détails nous donnent envie d’une seule chose : lire autre chose d’Aurelia Jane Lee.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge » et du Challenge de la nouvelle.

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10 août 2011

Les minutes de Valérie Nimal

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:37

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Les minutes célibataires, c’est un recueil qui réunit des textes qui ont d’abord été offerts au public sous forme de balados (mot français pour podcasts, la baladodiffusion étant la traduction de podcasting) sur le propre site de l’auteure, Valérie Nimal, et qu’on peut toujours écouter en suivant ce lien, avant de devenir un recueil publié chez l’éditrice belge Luce Wilquin.

Ces détails précisés, car il n’est pas commun de voir un livre suivre un tel parcours, parlons un peu de ces Minutes célibataires, préparées avec juste assez de sel et d’épices pour en faire un recueil tout simplement savoureux. Des minutes coquines, dont certaines sont plus osées que d’autres, mais qui sont chaque fois à point comme un plat mijoté à la bonne température et pendant le temps idéal afin que chaque bouchée soit un délice, ainsi sont les nouvelles de Valérie Nimal qui avait fait paraître en 2007 au Fram La robe de mariée.

Un recueil pour qui apprécie les nouvelles avec un ton et une teneur où la sensualité a une place de choix, où chacune, dans sa brièveté efficace, n’est pas sans rappeler le grand maître de la nouvelle brève, un Belge comme Valérie Nimal, Jacques Sternberg.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge » et du Challenge de la nouvelle.

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