Lali

17 octobre 2011

Il n’aime pas les bisous, moi je n’aime pas ce livre

C’est l’histoire d’une maman qui adore donner des bisous. C’est aussi l’histoire d’un fils qui trouve que sa mère donne trop de bisous et de toutes les entourloupettes qu’il fait pour échapper aux lèvres de sa mère.

C’est une curieuse histoire que celle que signe là Nadine Monfils, laquelle règle les choses d’une drôle de manière. Père et fils, pour échapper aux bisous, offrent à la maman qui adore les bisous un chien. Un chien qu’elle couvrira de bisous alors qu’eux seront « épargnés ».

Peut-être que je manque d’humour, mais décidément ce genre d’histoire ne m’a pas du tout plu, et il est certain que je ne peux conseiller ce livre.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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14 octobre 2011

La fée sorcière

Je pense que ça s’appelle un coup de foudre. Enfin, si ce n’est pas ça, ça lui ressemble étrangement et ça décrit très bien ce que j’ai ressenti en entrant dans La fée sorcière de Brigitte Minne, à propos de laquelle vous trouverez ici une courte et sympathique entrevue ici. Un album destiné aux jeunes lecteurs (mais qu’apprécieront sûrement davantage les demoiselles) mettant en scène une toute jeune fée qui n’aime pas du tout la vie de fée trop contraignante à son goût et que, de plus, elle juge sans fantaisie. C’est pourquoi elle souhaite devenir une sorcière. Ne serait-ce que pouvoir faire du patin à roulettes… La suite, je ne vous la raconte pas. Je vous dirai simplement que La fée sorcière, album illustré par Carll Cneut que je vous invite à découvrir par l’entremise d’un entretien que l’écrivain Carl Norac a réalisé, est un bijou. Oui, rien de moins qu’un bijou.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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13 octobre 2011

Voyage raté pour Lily

J’aime les belles illustrations, notamment quand il s’agit d’albums destinés à la jeunesse. J’aime aussi les histoires, les clins d’œil, ces moments qui m’attristent ou me font sourire. Et j’aime les personnages attachants.

Or, rien de tout cela dans l’album signé Kitty Crowther au titre si invitant. Lily au royaume des nuages ne m’a pas emmenée au pays des cumulus et des cirrus mais plutôt à celui des nuagiens. Des nuagiens? Mais oui, voyons, ceux qui habitent les nuages et qui ont une reine très méchante. Ah bon. Oui, ah bon. Et c’est tout? Ben oui. Lily n’est pas restée très longtemps dans un monde tout gris. Elle a préféré retrouver le bleu de la couverture.

Vous l’aurez compris : Lily au royaume des nuages ne vaut aucune rêverie qui nous emmène dans cet ailleurs dont on ressort les yeux brillants. Ni l’histoire ni les horribles images ne méritent qu’on s’y attardent. Mieux vaut la tête dans les nuages que la lecture de cet album.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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5 octobre 2011

Une belle histoire qui finit bien

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:54

« Aussi obsolète qu’elle puisse sembler, la lenteur est une vertu. Lire un livre, marcher à pas mesurés sur un chemin de campagne, méditer les arcanes d’un jeu subtil : ces actes silencieux et lents tricotent mieux notre bonheur que les trépidations. »

Et c’est parce que les trois personnages imaginés par l’écrivain belge Xavier Deutsch aiment à la fois la lenteur et le jeu que se tisse une histoire improbable entre le narrateur et une jeune femme à l’occasion d’une soirée masquée où il est convié. Une histoire qu’il raconte près de 15 ans plus tard, alors que le trio existe toujours même si les paramètres ne sont plus les mêmes, ce que d’ailleurs on découvre à la toute fin du roman alors que la boucle se boucle, sans regrets, sans amertume, avec un clin d’œil qui révèle aujourd’hui un comportement aussi troublant qu’autrefois chez cette jeune femme qui en est encore aux jeux de sa jeunesse.

Oui, il s’agit bien d’une belle histoire qui finit bien, comme l’annonce le titre, mais cette belle histoire n’est pas celle à laquelle nous a mêlé Xavier Deutsch pendant presque tout le roman, ni une autre histoire qu’il menait en parallèle, laquelle mettait en scène la fascination d’une femme (la seule de ce trio) pour un pervers manipulateur, mais une troisième, une de ces histoires qui vous étonnent quand elles se produisent alors que vous ne vous y attendiez et qui ont l’heur de vous faire sourire. Une belle histoire, qui a pris son temps pour éclore, parce que le narrateur n’était pas pressé. Tout simplement. Une belle histoire, de plus, que j’ai aimée pour sa finesse, alors qu’elle aurait pu, avouons-le, être scabreuse et tomber dans la vulgarité.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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3 octobre 2011

L’amour à boire

Tout d’abord, précisons que le roman L’amour à boire, destiné aux ados, a d’abord été publié en 1999 avant qu’il ne soit réédité dans la collection Zone J chez Mijade en 2008. Cela, pour vous mettre la puce à l’oreille face à certains détails qui pourraient vous donner l’idée que le roman a quelque chose de dépassé. En effet, les jeunes du roman de Frank Andriat s’écrivent encore des lettres et pas des courriels. De plus, ne cherchez pas de téléphone cellulaire (portable ou GSM dit-on ailleurs que chez nous), il n’y en a pas.

Ceci dit, nous voilà face à un roman qui n’est pas déplaisant, mais qui aurait gagné à être revu lors de sa réédition en 2008 afin que soit évité le décalage entre jeunes d’aujourd’hui et ceux d’il y a douze ans. Même si l’histoire mettant en scène Émile dit Tchap et Adeline est assez bien menée du premier regard échangé jusqu’à la rupture. Car il s’agit, avec un titre pareil, bien évidemment, d’une histoire d’amour. Une histoire qui s’annonçait belle et magique, mais qui va mal finir quand l’occasion sera donnée à Tchap de découvrir la vraie nature d’Adeline au cours d’une fugue à Knokke Le Zoutte (qui n’est pas nommée, mais qu’il est facile d’identifier à la faveur de quelques indices).

Autrement dit, L’amour à boire ne casse rien, mais se laisse lire, malgré le fait qu’il n’ait pas été actualisé au moment de sa réédition.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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1 octobre 2011

Née Norma Jean

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:21

En soi, l’idée de faire vieillir Marilyn n’était pas mauvaise, et c’est ce qui m’a poussée à lire Norma, le roman de l’écrivain belge Daniel Charneux. Un court roman qui se déroule dans le désert de Mojave, au sud de la Californie, où Norma Jean s’est installée au lendemain du suicide maquillé dont elle ne fut pas la victime mais le témoin, celle qui gisait à plat ventre dans son lit étant une prostituée qui copiait son idole, parfaite pour créer l’illusion.

Voilà presque un demi-siècle qu’une autre a pris sa place, qu’une autre s’est glissée dans sa peau pour toujours. Le Westwood Memorial Park de Los Angeles accueille chaque jour des visiteurs qui viennent lui rendre hommage. Sans savoir que Norma a échappé à son destin. Ce qui fait sourire celle que la mort a épargnée ce jour d’août 1962.

Ce que nous livre Charneux de cette vie fictive n’est pas sans intérêt. Loin de là. Mais le résultat, un roman où Norma en tant que narratrice parle autant d’elle au « je » qu’à la troisième personne complexifie inutilement la lecture, à mon avis. Une Norma attachante, une Norma blessée à qui manquera toujours un père et qui, toute sa vie, le cherchera, l’espérera, même dans le regard de Clark Gable, son dernier partenaire. Une Norma qui a déjà acheté son cercueil et qui, certains soirs, s’y installe, pour se préparer à ce jour qui va venir, ce qui n’est pas sans rappeler Sarah Bernhardt qui avait acquis à Bruxelles un cercueil dans lequel elle dormait volontiers. Une Norma dont les cheveux sont maintenant blancs, mais toujours permanentés. Une Norma qui s’identifie à celle de Bellini interprétée par Callas, condamnée à mort.

Norma Jean se mourait depuis longtemps dans une vie d’artifices qui ne lui ressemblait pas. Il était temps qu’elle quitte la scène. On allait finir par avoir sa peau. Elle le savait. Et près d’un siècle après sa disparition, alors que la mort la guette, elle jette un regard sur ce qu’elle a été, sur sa vie, ses rêves bafoués, ses illusions comme ses désillusions, grâce à Daniel Charneux, qui lui prête sa plume et son imagination le temps d’un livre, comme l’avait fait Norman Mailer dans ses Mémoires imaginaires de Marilyn. Un livre bien documenté, même si la trame est pure invention, quand il s’agit de mentionner certains faits liés à la vie personnelle de l’actrice, figure mythique du XXe siècle qui a inspiré écrivains, cinéastes, peintres et chanteurs, notamment Nicolas Peyrac, tout autant que journalistes qui n’en finissent plus d’enquêter et qui ont tous leur vérité à proposer au sujet de ce drame qui se noua bien avant son issue un jour d’août il y a presque 50 ans.

Il n’est pas venu le temps où Marilyn, née Norma Jean, sombrera dans l’oubli. Et le regard que pose Daniel Charneux sur celle dont on se souviendra toujours dans son rôle dans Some like it hot aux côtés de Jack Lemmon et Tony Curtis, est loin d’être sans intérêt.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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29 septembre 2011

Du théâtre, des récits et des nouvelles

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 20:06

L’auberge espagnole et autres histoires belges d’Alain Berenboom, écrivain et chroniqueur belge que vous pouvez lire ici, réunit une pièce de théâtre (L’auberge espagnole), des récits et des nouvelles, où il est chaque fois question de la Belgique, de ce qu’elle a été comme de sa survie. Grinçant et mordant la plupart du temps, et parfois même surréaliste comme seuls savent l’être les Belges, lesquels savent rire d’eux mieux que quiconque, l’auteur sait aussi être tendre, notamment dans un récit intitulé Pharmacie Hubert B. 25, avenue du boulevard Bruxelles. Dans ce récit où son père (Hubert B.) et lui-même sont les personnages principaux, il relate avec nostalgie et humour une époque révolue où les pharmaciens fabriquaient des médicaments. Un récit qui ne pouvait que faire sourire la fille de pharmaciens qui préparaient il y a encore quinze ans crèmes et onguents.

Voilà donc un recueil de textes où l’auteur s’en donne à cœur joie, n’hésitant pas à verser dans la caricature à l’occasion afin de pointer du doigt quelques travers et d’égratigner au passage les administrations de tout acabit, tout en nous montrant son attachement à ce pays en pleine mutation (voire éclatement). D’aucuns auraient choisi l’essai et le plaidoyer là où Alain Berenboom a choisi la fiction. Résultat : un recueil bien belge d’un écrivain belge (comme il l’affirme ici et régulièrement). Un recueil qui donne aussi envie de découvrir cet auteur dont le tout nouveau roman, Messie malgré tout, est en vente en librairie depuis quinze jours.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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28 septembre 2011

Une rencontre émouvante

Une rencontre émouvante. Voire même déterminante. Ainsi pourrait-on résumer celle qui a lieu entre Thomas et Tilly.

Thomas, depuis la mort de sa mère, vit avec un chagrin qui l’empêche de sourire, des souvenirs qui sont si beaux et si forts qu’il est certain qu’il n’en vivra plus d’aussi remarquables. Il s’est donc enfermé dans un quotidien fade, dans une routine sans surprise, ou presque. Car la vie veille pour qui n’attend plus rien. Et c’est ainsi que les jours de Thomas ne seront plus les mêmes. Des gens sont en train d’emménager à côté, et pour cela ils clouent, ils s’agitent. Les journées de Thomas ne sont plus uniquement faites d’un certain calme apparent pour qui n’examine pas les choses de près.

Une certaine forme de calme que va briser Tilly, la nouvelle voisine, une jeune trisomique attendrissante à laquelle Thomas, d’abord rétif, va s’attacher. Et pas que lui : son père aussi. À elle seule, avec son cœur débordant de tendresse, son goût du bonheur, elle va leur redonner ce qu’ils croyaient perdu à jamais et leur réapprendre le plaisir des petites choses de chaque jour. Donner des ailes à tous, d’une si belle façon et avec tant de poésie que je ne veux rien divulguer de cette trame.

Le jour où j’ai rencontré un ange est un livre bouleversant. Rien de moins.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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26 septembre 2011

L’inconnue du Mans

Quand Jack Chaver, étudiant en journalisme, le héros de L’inconnue du Mans, croise à la gare une femme nommée Pacifique, il ne sait pas encore ce qui l’attend de l’enquête que constitue ce roman de Pierre Coran destiné aux ados. Il sait juste qu’elle attire sa curiosité. Et encore plus quand il découvre qu’elle s’installe au même hôtel que lui.

Ni vous ni moi n’aurions eu l’idée d’enquêter sur elle parce qu’on l’a croisée deux fois dans la même journée. Ni de fouiller sa chambre ou de faire l’aller retour Le Mans-Montreuil afin d’aller voir où elle habite. Pas plus que de se joindre à un groupe qu’elle fréquentait afin d’en savoir plus ou de manger avec un homme qui semble la connaître. Enfin, pas moi. Je n’enquête pas sur les gens que je croise et à qui je n’ai jamais adressé la parole. J’ai donc eu beaucoup de mal à comprendre les agissements de Jack Chanver. Et encore plus à ne pas trouver énorme une coïncidence faisant de Jack un sosie du fils disparu de l’inconnue du Mans, lequel est disparu depuis cinq ans.

Pour tout vous dire, ce n’est pas parce que le roman est destiné aux ados qu’on peut leur faire gober n’importe quoi. Et de nos jours, soit dit en passant, les photographes qui ne sont pas passés au numérique sont plutôt rares. Un autre détail, en plus des coïncidences nombreuses, qui risque de faire décrocher tout jeune lecteur. Dommage. Je conservais un si bon souvenir de La mémoire blanche, du même auteur.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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23 septembre 2011

Porte Louise, Bruxelles

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:59

«… à Bruxelles, le voyage d’un monde à l’autre se fait instantanément, de la Provence comme l’autre soir, à la Chine comme en cet instant. Voilà bien une qualité de cette ville à première vue provinciale et qui en garde le charme, où les cultures se superposent bien plus qu’à Madrid, Rome ou Dublin. À Bruxelles, ville improbable et pourtant attachante, je puis me sentir française, italienne ou espagnole. »

C’est en ces termes que Louise, la narratrice de Porte Louise, un roman de l’écrivain belge Christopher Gérard, aussi blogueur — vous pouvez d’ailleurs le lire ici, parle de sa ville natale, qu’elle a quittée il y a presque quarante ans, et qu’elle retrouve le temps de quelques mois, le temps de faire enquête sur la mort de son père.

Louise a donc quitté l’Irlande, pays de ses racines paternelles où elle vit depuis très longtemps pour Bruxelles, où elle est née, tout comme sa mère; Bruxelles qu’elle a quittée précipitamment, mais qu’elle n’a jamais oubliée. Tous ses souvenirs d’enfance sont gravés à même les rues de cette ville qu’elle redécouvre en même temps qu’elle marche dans le passé trouble de son père qui lui est raconté par les uns et les autres, issus de son passé ou nouveaux venus, tous prêts à l’épauler dans ses recherches en lui offrant un portrait de son père auquel elle n’adhère pas. Son père ne peut pas être un « méchant ».

De fil en aiguille, et de rencontre en rencontre, la vérité éclatera. En même temps que son amour pour Bruxelles dont elle parle avec passion. Un roman qui vous donnera envie de ces lieux dont il est question, notamment de la librairie Candide et de Gaudron, où on peut déguster une tarte aux framboises dont on risque de conserver un souvenir indélébile.

Voilà là un excellent roman, à la trame habile, au rythme parfait, sans longueurs, avec quelques clins d’œil par l’entremise de belgicismes dont la narratrice se délecte et qu’elle sert à son mari dans les courriels qu’elle lui adresse au fil de son enquête, lesquels coupent agréablement le roman lui-même.

Porte Louise
plaira à ceux qui aiment les romans d’espionnage comme à tous les belgophiles. En fait, dès le livre terminé, vous vous mettrez à rêver de Bruxelles…

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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