Séjours 1
très tôt à la plage
pour tout horizon
les maisons de la madrague
et la mer
regarder la mer
André Duhaime, Séjours
*choix de la lectrice de Petr (Pyotr Fyodorovich) Sokolov
très tôt à la plage
pour tout horizon
les maisons de la madrague
et la mer
regarder la mer
André Duhaime, Séjours
*choix de la lectrice de Petr (Pyotr Fyodorovich) Sokolov
Vie aux mille passages.
Ombre, où frappes-tu? Je suis mille portes.
Instant-lumière… c’est plus que la vraie vie peut durer.
Philippe Denis, Notes lentes
*choix de la lectrice de Pablo Picasso
Confinement dans l’illimité.
Le ciel est notre coquille.
Repos du bâton – l’amour des routes réduit
à une encoignure.
Tous ces mots qui ne sont que des mots et
qui ne conduisent assurément pas à ce
qu’ils nomment.
Philippe Denis, Notes lentes
*choix de la lectrice de Coles Phillips
Ce ne sont pas quelques points savamment placés
ici et là qui mettront un terme aux ravages du silence.
Face à l’absence, jamais on ne permettra
un écart de langage.
Dans l’amitié de l’infini, il n’y a pas
surnombre.
Philippe Denis, Notes lentes
*choix de la lectrice de Luis Pérez Igualada
Tout imaginer : la tempête et son épuisement.
Joindre les mains dans le silence des âmes frileuses.
J’ai froid, infirme de toi comme du monde.
Louise Deschênes, Porte dérobée
*choix de la lectrice d’Antoine Passemard
N’avoir plus le droit à l’émoi. Le craindre, l’appeler sans voix, l’inventer timidement.
Le pleurer sans relâche. Puisqu’il n’éclaire que lui-même.
Entrer dans le souvenir par la porte dérobée.
La voix viendra-t-elle désenfiler la peur de perdre?
Louise Deschênes, Porte dérobée
*choix de la lectrice de Daria Palotti
Quelle heure est-il? Ai-je dit un mot de trop?
Quelle est cette inquiétude qui ne tient à rien, qui épouse tous les miroirs?
L’histoire a-t-elle refusé sa fin?
La nuit, seulement, je peux la lire et pleurer d’avance l’agonie qu’elle avance.
Louise Deschênes, Porte dérobée
*choix de la lectrice de Thomas J. Owen
Heure après heure, je compte hallucinée les visages qui ne sont pas le tien.
Ne le seront jamais,
Comme si cela n’avait pas de fin : cette lumière qui fuit, s’éteint et prive l’amour de son chemin.
Louise Deschênes, Porte dérobée
*choix dela lectrice d’Oscar-Claude
Entrechat
Longue oreille, des crocs intacts, des vrais ivoires,
Le corps svelte quoique râblu,
Son beau pelage court et gris à barres noires
Lui faisant un maillot velu;
Des yeux émeraudés, vieil or, mouillant leur flamme
Qui, doux énigmatiquement,
Donnent à son minois le mièvre et le charmant,
D’un joli visage de femme.
Avec cela rôdeur des gouttières, très brave,
Fort et subtil, tel est ce chat,
Pratiquant à loisir le bond et l’entrechat,
Au grenier comme dans la cave.
Maurice Rollinat, dans Le chat en 60 poèmes d’Albine Novarino-Pothier
*toile de Frans Wesselman
La maison
Sur la marche tiède un chat dort en boule.
Un frelon se cogne aux vitres ternies,
Où la vigne vierge et les araignées
Ne laissent passer que l’ombre des nuits.
Georges Chennevière, dans Le chat en 60 poèmes d’Albine Novarino-Pothier
*illustration de Fiep Westendorp