Lali

5 juillet 2015

Les expressions du dimanche 9

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 18:01

BUCHANAN (Clayton) - 4

Mener une vie de patachon : mener une vie agitée
Au XIXe siècle, les diligences n’étaient pas toujours confortables. Les pataches (voitures de mauvaise qualité) agitaient et faisaient tressauter en permanence les passagers et le patachon qui les conduisait.

(extrait du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa)

*toile de Clayton Buchanan

Les expressions du dimanche 8

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BELOV (Anne) - 2

Ne pas pouvoir être au four et au moulin : ne pas pouvoir faire plusieurs choses en même temps, ne pas pouvoir se trouver partout
L’expression apparaît dès le XVIIe siècle et s’inscrit dans la tradition féodale, au moment où les paysans devaient travailler le grain et cuire le pain en utilisant le moulin et le four qu’ils devaient se partager. Ils ne pouvaient évidemment pas entreprendre les deux travaux en même temps. C’est ainsi qu’est née l’expression.

(extrait du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa)

*toile d’Anne Belov

Les expressions du dimanche 7

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BELL (Cecil) - 6

Rire comme un bossu : rire franchement
L’expression semble dater du XIXe siècle. Elle viendrait de l’image que renvoie celui qui rit, en « se tordant », montrant ainsi un dos courbé. On peut aussi considérer que ce qui est à l’origine de l’expression est la moquerie dont les bossus ont toujours été victimes. Ainsi, les bossus, en guise de défense, adoptaient une attitude cynique et faisaient preuve de répartie.

(extrait du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa)

*toile de Cecil Bell

Les expressions du dimanche 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 12:01

BARRY (Jonathan) - 1

Tomber dans le panneau : se faire piéger
Autrefois « le panneau » était un filet que l’on tendait pour capturer les animaux sans devoir les approcher et éviter ainsi qu’ils ne se méfient. Ce piège est devenu, au XVIIIe siècle, source d’inspiration pour l’expression dont le sens est resté le même aujourd’hui.

(extrait du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa)

*toile de Jonathan Barry

Les expressions du dimanche 5

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BAKKER (Raymond)

Avoir le bourdon : être mélancolique
L’expression, qui sert à désigner un état profond de mélancolie, est à rapprocher du son qu.émet l’insecte quand il vole, son d’autant plus fort s’il se déplace accompagné de ses semblables.
Le bourdonnement incessant renverrait aux idées noires qui « bourdonnent » dans la tête de celui qui déprime.
On pense aussi que l’expression serait née d’une autre signification du thème « bourdon ». Celui de la cloche qui résonnait pour annoncer une triste nouvelle.

(extrait du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa)

*toile de Raymond Bakker

Les expressions du dimanche 4

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BAEHR (Malie) - 22

Tomber dans les pommes : s’évanouir
Cette expression datant du XIXe siècle est attribuée à George Sand, qui évoque un état de fatigue extrême dans une lettre adressée à madame Dupin : « être dans des pommes cuites ».

(extrait du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa)

*toile de Malie Baehr

Les expressions du dimanche 3

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ANKER (Albert) - 25

Être une bonne poire : être trop gentil, être mené par le bout du nez
Expression qui revêt une valeur péjorative. Le terme « poire » renvoie à une personne extrêmement naïve. une proie facile à tromper. L’expression renvoie aussi à l’image de la poire qui tombe de son arbre lorsqu’elle est trop mûre et, par analogie, à celui ou celle qui, dans un état de faiblesse, se fait facilement abuser. L’ajout de l’adjectif « bonne » renforce l’aspect péjoratif de l’expression.

(extrait du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa)

*toile d’Albert Anker

Les expressions du dimanche 2

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ZERBONI (L.)

Dormir comme un sonneur : dormir profondément
Cette expression permet de qualifier quelqu’un qui dort d’un sommeil lourd, imperturbable.
La comparaison au sonneur renvoie au sonneur de cloches qui, à force d’entendre la cloche, est atteint de surdité, ce qui lui permet de dormir sans jamais être perturbé par le moindre son.

(extrait du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa)

*toile de L. Zerboni

Les expressions du dimanche 1

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RHODES HARPER (Nancy) - 4

Quelle belle surprise attendait le lecteur peint par Nancy Rhodes Harper ce dimanche. Lui qui aime tant la langue française et ses expressions savoureuses est servi. Il y a dans l’édition dominicale de son quotidien des extraits du livre Expressions populaires françaises de Cosimo Campa et les explications les concernant.

De quoi faire le bonheur de la dizaine de lecteurs qui passeront au cours de la journée, lesquels pourront (re)découvrir le sens et l’histoire de certaines expressions qu’ils utilisent depuis toujours, comme celle-ci :

Se tenir les côtes : rire beaucoup, avoir un fou rire
Cette expression fait son apparition au XIXe siècle. Elle évoque l’attitude prise par celui qui a un fou rire, se tenant le ventre avec la main. Certainement un réflexe causé par la contraction des muscles abdominaux.

4 juillet 2015

Un peu de poésie belge 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

MAZZON (Massimo) - 3

Souvenir que nulle eau n’effaça

Rien ne grandit ici qui n’ait le poids de l’ombre.
La nuit même se cueille avec des gants de suit
Et son bouquet se fane entre les mains des pluies
Et l’on dit que son cœur est plein de graines sombres.

Le monde surprenant des bêtes endormies
Glisse dans les chemins et laisse un long remous
De sueur et de lait à la robe des loups.
Les pieds dans les cailloux, je l’attends, mon amie.

Car sans toi ma journée est perdue et s’en va,
Comme tant de journées, se mêler à l’oubli,
Si tu lèves le bras, les murailles d’orties
N’arrêtent plus le sang de couler sous pas.

Je ne vois pas tes yeux mais je sais comme ils brillent.
Le vent noue à ton cou son collier de fraîcheur.
Tu pousses les verrous des portes de la peur
Et tu n’écoutes plus ce que les soldats crient.

L’un a perdu la voix et sa besogne est faite;
L’autre reste les bras ballants devant la vie
Et défait le cocon d’un sommeil de charpie.
Pour moi le jour s’avance avec ses chants de fête.

S’il se mêle à cette aube un goût de tragédie
Il vient d’un souvenir que nulle eau n’effaça
Ton amour s’il me manque est un jeu de forçat
Et mon cœur pique au mur sa triste broderie.

Il pousse au bord des champs de grandes feuilles rouillées
Qu’aucune main n’arrache aux mortelles caries.
Les pâles tournesols surveillent les prairies
Et penchent leur œil noir vers les herbes mouillées.

Quelle fronde a brisé le fil des rêveries?
On n’entend plus le bruit du vent dans les villages.
La guerre a devancé dans la plaine l’orage
Et disperse ses morts sous des terres fleuries.

Il ne se passe rien, mais on ne sait quel feu
Réveille dans le chant d’un oiseau la folie
De la terre et des cieux. Les désastres s’oublient
Trop vite et la lavande enlève ses bas bleus.

Albert Ayguesparse
(dans La poésie francophone de Belgique de Werner Lambersy)

*choix de la lectrice de Massimo Mazzon

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