Lali

12 septembre 2008

Peut-être qu’à force de ne pas pleurer

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:57

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Peut-être y arrivera-t-elle un jour. Peut-être, car rien n’est moins sûr. Il y a si longtemps qu’elle laisse couler ses larmes sans tenter de freiner leur course. Parce que pleurer lui a toujours semblé la chose la plus naturelle du monde. En lisant des mots qui la touchaient, au cinéma quand elle était aussi démunie que les protagonistes, dans la vraie aussi, quand il lui écrivait des choses si belles que ses yeux se mouillaient de bonheur.

Larmes qu’il ne comprenait pas. Il n’était pas le seul. Il y avait toujours eu des regards curieux pour cette étrange créature continuellement à fleur de peau. Si souvent les yeux dans l’eau.

Mais il y a de moins en moins de regards. Car moins on fréquente les gens, plus on s’éloigne d’eux, moins on risque des regards gênés ou curieux, inquisiteurs ou exaspérés. Et la lectrice de Claude Monet ne voit pratiquement plus personne et ne cherche pas non plus à fréquenter quiconque. À quoi bon? Quand ce n’est pas son hypersensibilité qui dérange, c’est autre chose. Son franc parler. Sa façon de pencher la tête. Ses silences. N’importe quoi. Tout, finalement.

Et plus on s’écarte, moins grandes sont les possibilités d’attaques ou de remarques. Et sans celles-ci s’éliminent aussi de nombreuses larmes.

Et peut-être qu’à force de ne pas pleurer, les yeux deviennent secs. Définitivement secs.

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