Lali

Elles étaient parties ensemble en vacances, comme elles aiment le faire. Bien entendu qu’elles avaient apporté des livres. Mais pas suffisamment, puisque le jour du retour, alors qu’il fallait encore patienter trois heures, la cadette n’avait plus rien à lire. L’aînée a regardé le livre qu’elle lisait. Elle l’avait acheté pour trois sous et il était bien abîmé. Il allait être facile de déchirer la tranche. Ce qu’elle a fait. Exactement là où elle en était dans sa lecture. Et elle a tendu à sa sœur la première partie du livre afin qu’elles puissent toutes les deux avoir de quoi lire.

Et Monique qui ne sait pas à quel point j’aime les histoires, à quel point j’apprécie celles qui mettent en scène des personnages qui lisent, a quitté mon bureau. Elle était si heureuse d’avoir parlé de ses filles, ne sachant pas qu’elle venait de faire ma journée.

*sur une toile d’Eric Mauro