Lali

Maintenant elle dort dépliée d’amour
pendant que je cherche ma route
au milieu d’une chaussée envahie
par la pluie le doute et l’absence.

Les ombres me suivent de près
mais je ne me retourne pas
il fait si sombre
que je regarde sans trop y croire
le ciel encore plein
de ces toits minuscules
qui scintillent puis se déchirent
dans le silence de la nuit.

Elle se réveille d’amour
et relève ses cheveux
en partant de l’épaule
jusqu’au centre de la nuque
elle est si tendre que l’eau
elle-même peut écrire
dans son dos dénudé
des mots d’oiseaux joyeux
dressés sur leurs pattes
pendant que la nuit s’installe
de l’autre côté de l’univers
terrestre ou marin
qui tourne toujours
dans le même sens
je pose ma bouche sur son épaule
entoure cheveux et nuque dénouée.

Puis j’ouvre les fenêtres
les volets
les portes fermées à double tour
et je me penche sur son visage
elle m’entoure de ses bras
de ses épaules de ses mains
qui ont la couleur
d’un petit matin d’automne.