Lali

13 avril 2025

En vos mots 938

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Ce n’est jamais facile de choisir une nouvelle image pour l’En vos mots de la semaine. Il y a tellement de toiles et d’illustrations que j’ai envie de vous faire découvrir afin de vous inviter à les faire vivre à votre façon.

Après bien des hésitations, mon choix s’est arrêté sur cette aquarelle de Roger Kemble Furse, figure bien connue du monde théâtral britannique. Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc plus que le temps d’écrire quelques lignes, de lire les textes déposés sur la toile de dimanche dernier, et même de les commenter si vous le souhaitez.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.

2 Comments »

  1. Comment donc vais-je pouvoir m’adapter à ce rôle? Jusqu’à présent on ne m’a proposé que des personnages qui me plaisaient. Mais celui-ci est abominable. Enfin, entendons-nous. Il s’agit dans cette pièce d’une femme abominablement servile et soumise. Comment pourrai-je dès lors me glisser dans sa peau? Et si j’y arrive, cela ne changera-t-il pas ma nature? En sortirai-je vivante, ou du moins pas trop abîmée? J’ai lu des témoignages d’actrices qui s’étaient tellement identifiées à ce double incarné, qu’elles ne s’en étaient jamais remises. Quand je serai comédienne, je n’accepterai de jouer que ce qui me convient. Mais je suis étudiante et je dois accepter ce qu’on m’impose. La prof nous teste. Ou me déteste? Suis-je bien faite pour ce métier? Voilà le genre de question qu’elle souhaite à coup sûr qu’on se pose. Et c’est vrai qu’il importe de se la poser. A l’heure où on peut encore facilement reculer, et changer son fusil d’épaule.
    Quelle étrange expression! Comme s’il fallait se balader dans la vie en étant en permanence armée. J’ai par ailleurs fréquemment eu vent de choses odieuses. Des metteurs en scène profitant de jeunes filles naïves, ou au contraire désireuses par-dessus tout de se faire un nom. Cela existe aussi bien sûr dans d’autres professions. Mais dans celle-ci peut-être bien plus que dans d’autres.
    Je dois apprendre à prendre mes distances. A faire comme si je devenais cette femme que je joue, tout en n’étant pas dupe, et en restant moi-même. Tout donner de moi, sans pour autant risquer à aucun moment de me détruire. Ou de me laisser piéger. Ce métier que j’ai choisi, il exige je pense d’être capable de tours de force. Serai-je à la hauteur? Oui, ce rôle-ci va m’aider à le savoir.
    Et si c’est non, que ferai-je? Toute ma vie j’ai rêvé du monde du théâtre. Allons, courage. Simulons gaiement. Avec conviction pour les autres, et lucidité en ce qui me concerne. Dans la vigilance d’échapper absolument à quelque funeste dédoublement ou autre trouble de la personnalité. Même si ce qui m’a toujours fascinée dans cet art, c’est de pouvoir vivre plusieurs vie en une seule.

    Commentaire by anémone — 18 avril 2025 @ 11:33

  2. Il y a des secondes qui sont comme un point final dans un bouquin qu’on n’a lu que quelques pages éparses, en diagonale. Et pourtant.

    Si souvent il me semble que nos existences ressemblent tant à ces bouquins qu’on délaisse alors que nous écrivons à chaque instant quelque chose. Une trace indélébile de nous. Comme des pages qui se rappellent à nos souvenirs. Certains soirs.

    La mémoire, comme une plume qui baigne dans l’encrier de nos vies et dessine si souvent, dans la page étoilée de la nuit, les mots d’une existence qu’on voudrait ne jamais avoir vécue. Ces heures fragiles de l’enfance. Les Noëls brisés à jamais dans un cœur. L’attente. L’espoir. L’absence. Tout ça…

    Alors, pour ne pas périr, on devient hâbleur. Par peur du vide. Les pages blanches d’un bouquin dont un jour ou l’autre il ne nous restera que les cendres. Poussières dans nos souvenirs épuisés. Parce que. Un millier de questions, aucune réponse.

    Heureusement que les chimères ont le pouvoir d’effacer nos mémoires. Pour quelques heures.

    Dans la nuit, on se dessine des rêves en couleur, avec des yeux qui connaissent l’obscurité de notre âme, et on s’envole, on se laisse envoûter par la chanson de Don McLean… « Starry, starry night… »

    Et on se dit qu’ils seront beaux tous ces demains à vivre et desquels on se délecte avant l’heure. On écrira les plus belles pages de nos rêves. Comme autant de souhaits de toutes les couleurs. Accrochés à un arbre… pour qu’ils soient exaucés.

    Commentaire by Armando — 19 avril 2025 @ 13:36

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