Pour ne pas que s’envolent les mots
Il n’y avait rien là de nouveau. Une idée l’avait tiré du lit bien avant le jour. Peut-être plus tard que d’habitude, puisqu’il n’était pas rare que ça se produise au cœur de la nuit et qu’il descende écrire pour ne pas que s’envolent les mots. Et il s’était appliqué à les déposer un à un, à les laisser vivre hors de lui. Comme il le faisait quotidiennement. Et rien ne pouvait l’arrêter tant qu’il n’avait pas épuisé l’idée ou les mots. Tant qu’il n’était pas satisfait.
C’est pourquoi l’écrivain de Friedrich Nerly aimait tant la nuit du vendredi au samedi. Il pouvait faire fi du tic tac de l’horloge et du soleil qui se lève. Il pouvait faire abstraction de toute obligation. Rien ne viendrait contrer son inspiration. Et surtout : il pourrait retourner au lit. Content de lui. Voire même heureux.
