Avec Mémoire en fugue, Laïla Héloua, auteure de la jolie série Mandarine et Kiwi, signe son premier roman pour les adolescents. Titre bien trouvé pour raconter l’histoire de William, amnésique à la suite d’un accident.
Dès les premières lignes, le lecteur sera emporté par le rythme assez rapide de cette intrigue qui dépasse le fait de sortir du coma et d’être amnésique, car les images qui surgissent, sortes d’instantanés, sont loin d’être claires pour William. Déjà qu’il a à tout retrouver de ce qui s’est perdu lorsqu’il a été frappé par une voiture, de son prénom aux liens qu’il entretient avec les siens, en passant par tout ce qui était sa vie avant.
Non, William n’est pas un grand joueur de hockey malgré le sentiment de joie provoqué par la simple idée de ce sport. Non, il n’a jamais vécu ailleurs que là où il vit, aux dires de ses parents. Non, il ne sait pas ce que faisait là son frère le soir de l’accident, ce dernier ayant tout vu et subi un tel choc qu’il ne semble pas être en mesure de redevenir celui qu’il était avant ce soir d’Halloween, jour fatidique entre tous où tout a basculé.
Mais ce dont il est certain, alors que la mémoire semble sortir de l’ombre, c’est qu’on lui ment, qu’on ne lui fournit pas tous les détails, qu’on élude certaines questions. Mais pour quelles raisons? Et quel est ce type avec un chapeau qui suivait William depuis des jours et qu’il a voulu confronter le 31 octobre?
Les choses ne traînent pas en longueur ici, le lecteur est vite fixé sur le rôle de chacun. Et le dénouement ne tardera pas.
On aurait peut-être aimé un peu plus de détails, davantage d’explications sur la protection des témoins à qui l’on donne une nouvelle identité, mais il n’en reste pas moins que Mémoire en fugue demeure un bon thriller pour les jeunes de 11 à 13 ans, et qu’il leur donnera envie de faire des recherches pour aller au-delà de ce qui leur est proposé dans ce roman d’une centaine de pages.