Lali

La brume, guetteuse sur la lisière
ferme un œil, me laisse rêver
marchant en moi-même
sur des réminiscences qui bougent
et donnent un peu de flou
aux pierres,
juste avant les premiers coulis de vent
qui serrent les rameaux légers des bouleaux
et détient la lumière.

Mais quand elle m’enferme
dans sa foulée grise,
dans son cahot démesuré, seule
ta voix au sein de ma fatigue
rend le large au ciel rétréci.

Jacques Salesse, Le pont de neige

*choix de la lectrice de Joseph Dawson

Quel joli livre que ce Cœur de papier qui a pour destin de s’envoler alors que tout ce que voulait Thomas, qui l’a dessiné, était de le montrer à tout le monde. Oui, quel joli livre que signe ici le prolifique Carl Norac à qui l’on doit nombre de très beaux albums, toujours empreints de tendresse et d’imagination. Un livre qu’a illustré avec non moins de tendresse et d’imagination, et beaucoup de rouge, Carl Cneut.

Une aventure qui peut paraître simplette à prime abord que celle de cette course contre le vent pour attraper un cœur dessiné sur une feuille papier, mais qui devient l’occasion de rencontres qui n’auraient peut-être pas eu lieu si le cœur ne s’était pas envolé et qui a pour issue un message qu’il n’est jamais trop tôt de connaître : notre cœur ne nous appartient pas.

Une fois de plus, j’ai passé une partie de la journée sur la toile, allant de lien en lien, alors que j’ai plein de billets à écrire. Mais j’y ai fait de telles découvertes que je ne regrette pas d’avoir emprunté des détours qui m’ont pour la plupart enchantée. Ainsi, le sentier qui m’a emmenée chez le peintre Bruce Cohen. Un endroit qui risque de plaire à plus d’un.

Quand j’ai reçu cette carte postale envoyée par Dominique, j’ai tout de suite pensé que le nom de l’illustratrice et le trait de crayon ne m’étaient pas étrangers.

C’est en me promenant au pays de Lali que ça a fait tilt. C’est Sophie Adde qui a illustré le très bel album Linh et la fleur du bonheur.

C’est dans 24 heures exactement que nous saurons ce que la toile de dimanche dernier a évoqué à certains d’entre vous. Pas avant. Ce qui vous donne amplement le temps de déposer quelques mots. Vous le ferez?

*toile de Jacques-Louis David

J’essaie de lire
une version du grand poème, ma vie
serait écrite lâchement sur les replis de la peau
appelés les lignes du destin
dont celle de la vie que j’aurais dû perdre
selon une liseuse sérieuse
vers les vingt ans
que je viens pourtant de doubler.

Martin Thibault, La totalité du paysage

*choix de la lectrice de Ximena Cuadra

Ce vendredi-là, Danièle et moi avons visité La Distillerie de l’avenue du Mont-Royal. Et comme nous nous sommes connues grâce aux cartes postales et que nous adorons en envoyer, nous avons profité de l’occasion pour nous adonner à l’un de nos loisirs préférés en dégustant un cocktail.

La vie a de ces douceurs, parfois.

(illustration d’Ib Antoni)

Copenhague ne serait pas Copenhague sans sa petite sirène. Mais je ne l’avais jamais vue ainsi! Une bien jolie carte postale que celle envoyée par Genek.

Les passions sont les vents qui enflent les voiles du navire ; elles le submergent quelquefois, mais sans elles il ne pourrait voguer. (Voltaire)

*toile de Lesja Borisenkova

Notre show

Nous roulons les épaules
pédalons dans les rues, marchons à reculons
dormons sur nos deux oreilles
faisons notre show, nous habillons l’âme
pour que l’on voie ses formes sous le tissu
imagine sa vitalité, car elle est collée
à la vie, s’en nourrit, la parasite
la fait rêver d’éternité, puis un jour comme un autre
elles mourront ensemble.

Martin Thibault, La totalité du paysage

*choix de la lectrice de Blake Harrison