Lali

16 juillet 2013

Un pont 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

La ville se réduit à une promesse d’aube
La distance creuse un fleuve où s’enchevêtrent des énigmes
le voile d’une voix se retire des eaux glauques de l’absence
Le vide où l’on demeure embrasse tout l’horizon
chaque détail de soi dans le silence
découd paupières et papiers
Je réinvente la silhouette d’une femme
.

Claude Paradis, Un pont au-dessus du vide

*choix de la lectrice de Leonard Campbell Taylor

Comme autant d’évidences

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:22

Avec peu de moyens et un minimum de mots, Bruno Lemieux signe avec Dans le ventre de la nuit un premier recueil poétique efficace et évocateur où le ventre de la nuit est cet espace dans lequel évolue le poète quand il décide de sortir de chez lui et de lui-même :

je sors de chez moi et j’entre
jour après jour
dans les regard des autres

Au moyen de vers ou de prose poétique, il dessine des images qui peuvent sembler banales mais qui déploient force et énergie, comme en témoignent ces lignes :

j’écris je tranche
l’intérieur des mots
cœur faisceau viscères
parlent de nous
vivants
dans les lustres des lunes

L’écriture, l’absence, comme autant d’évidences, jalonnent le parcours du poète qui y cherche les raisons de (se) dire alors que se pose aussi la question de contrer les barrières, les mouvements et les sons à mesure que le silence imprègne l’espace qui est devenu sien :

mais ton absence
soudain
ton absence
satellite dans le vrombissement des foules
signe l’intervalle

Dans le ventre de la nuit, sans être léger, ne pose pas la question de la gravité, mais celle de l’appartenance et des origines alors que tout s’emmêle, se mêle et se démêle dans un foisonnement de nuances et d’images dont le lecteur ne peut sortir qu’ému, souvent aux prises avec ses propres questions et doutes.

Nul doute que Bruno Lemieux, qui a choisi la poésie minimaliste pour exprimer ses émotions et ses préoccupations, agitera quelque chose en vous et que vous aurez envie de retenir ces mots :

je me pose en théorème
métronome dans le miroir
le bras à la rencontre du bras
s’éloigne de la mesure
ma chair en images

Texte publié dans

Les jolies couleurs de la rue Châtelain

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 11:48

Une autre raison d’emprunter des chemins autres que ceux habituels!

Ce que mots vous inspirent 969

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c’est errer. (Pascal Quignard)

*toile de Vincent Giarrano