Lali

6 février 2013

Les vers de Paule 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Elle écrit en lettres furieuses
une très vieille histoire
une musique violente
dont les notes se brisent en écume

la nuit on ne peut pas la voir
seules ses phrases blanches
révèlent ses contours

Paule Doyon, Par la fenêtre, je l’aperçois, elle attend…

*choix de la lectrice de Charles Louis Verwee

Le manuscrit Phaneuf

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:41

Je suis restée sur ma faim. Je l’avoue sans détour. Le quatrième de couverture avait su titiller mon imagination et je faisais confiance à Gilles Marcotte, qui est loin d’être un écrivain débutant. Il était même, à l’époque où il m’a enseigné à l’université, un des critiques les plus influents au Québec.

Alors que l’ex-sénateur Arcade Phaneuf vient de mourir de manière plus ou moins suspecte après avoir déposé la veille un manuscrit chez un éditeur, c’est le branle-bas de combat sur tous les fronts. La mort de Phaneuf est en effet suspecte et le manuscrit, quant à lui, introuvable.

Alors qu’un enquêteur est chargé de questionner les uns et les autres sur ses liens avec le défunt, Julien Brossard, l’éditeur à qui Phaneuf avait remis son manuscrit, tente par tous les moyens de mettre la main sur l’objet en question afin de découvrir s’il contient des détails que plusieurs préféreraient ne pas voir imprimés. Tout ce brouhaha de part et d’autre permet à l’auteur de dresser le portrait de cet homme qui avait, semble-t-il, pas mal de choses à se reprocher. Tout porte donc à croire que quelqu’un a aidé Arcade Phaneuf à mourir. Mais qui?

L’homme n’était pas un saint. Il avait même des relations assez ambiguës avec des gens dans l’entourage immédiat de l’éditeur. Mais fallait-il l’éliminer et faire disparaître le manuscrit? Fallait-il aussi d’autres morts?

Ce qui s’annonçait comme un roman policier se déroulant dans le monde de l’édition finit par tourner court après avoir tourné en rond. Le lecteur demeure donc sur sa faim, se demandant comment il a pu se laisser embarquer dans une histoire qui ne tient pas la route malgré le talent de l’auteur à dresser des portraits. Le manuscrit Phaneuf ne marquera pas la littérature policière québécoise.

Titre pour le Challenge « Le nez dans les livres »

Les dessins de Virpi

Filed under: Couleurs et textures,Les trouvailles de Lali — Lali @ 15:22

Envie de sourire? Promenez-vous dans l’univers des plus réjouissants de l’illustratrice Virpi Pekkala. Vous ne vous ennuierez pas une seule seconde!

Ce que mots vous inspirent 855

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

La poésie est toujours un acte de paix. Le poète naît de la paix comme le pain naît de la farine. (Pablo Neruda)

*toile de Paul César Helleu

5 février 2013

Les stances du lord 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Pour toi, douce sœur mienne, dans ton cœur,
Je me sais sûr, comme toi dans le mien;
Nous fûmes, sommes — je suis comme tu es —
Des êtres ne pouvant s’abandonner;
Et c’est ainsi, ensemble ou séparés,
De l’aube de la vie au lent déclin
Enlacés. — Vienne la mort lente ou prompte,
Toujours le lien premier sera le lien ultime!

Lord Byron, Poèmes

*choix de la lectrice de Sarah Birch

Le silence qui se tait

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:04

Le silence qui se tait, premier roman de Carole Bessette, a valu à celle-ci le prix Clément-Morin en 1999. Roman poétique et intimiste, il raconte au je une année dans la vie d’une femme, celle de son premier amour, de la perte de sa mère et de son choix d’abandonner la musique parce qu’elle n’a pas remporté le premier prix lors d’un concours qui aurait pou être décisif.

Tout cela, c’était en 1969, il y a un plus de 20 ans, Le silence qui se tait s’ouvrant sur le Montréal de 1990, le jour du défilé de la Saint-Jean-Baptiste qui a suivi l’échec du lac Meech. Anne, qui accompagne son mari à un congrès, est de passage. Au hasard de sa journée de liberté, elle en profite pour faire le tour de sa vie, pour parler de ses élèves, de la fête où elle a convié certains d’entre eux récemment avant de plonger plus loin dans le temps, c’est et de nous ramener à 1990.

Le résultat est un roman quelque peu décousu, l’auteure semant ça et là des éléments qu’elle n’exploite pas par la suite, qu’il s’agisse de la fête précédemment mentionnée, d’allusions politiques ou de détails concernant sa carrière d’enseignante. En fait, ce à quoi nous avons droit droit ici se retrouve dans nombre de premiers romans où on a l’impression que l’auteur a refusé de procéder à des coupures qui auraient pu rendre les choses plus claires, parce que tout lui paraît essentiel dans la volonté qui le pousse à écrire et à publier. Or, si Carole Bessette avait évité de s’éparpiller, elle aurait pu nous offrir un roman davantage construit et plus efficace, où la musique aurait pu se déployer autant qu’elle le méritait.

Et pourtant, j’aimais l’idée suggérée par le titre, le fait que même le silence s’exprime jusqu’à se taire. Mais l’écriture des plus convenues, presque scolaire, l’éparpillement, le mangue de rigueur et la prévisibilité de la chute n’ont pas su me convaincre.

Titre pour le Défi Premier Roman

et pour le Challenge Des mots et des notes challenge-des-notes-et-des-mots-4.jpg

Ce que mots vous inspirent 854

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

L’angoisse est un arbre à secouer pour qu’il laisse tomber des mots. (Anne-José Lemonnier)

*toile de Deborah DeWit

4 février 2013

Les stances du lord 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Lorsque autour de moi sourit la nature,
Du dernier souris qui répond au mien,
Je ne crois pas qu’il me soit un parjure,
Car il me rappelle le tien.
Lorsque à l’océan les vents font la guerre,
Tels les cœurs que je croyais avec moi,
Si leurs lames un trouble me suggèrent,
C’est qu’elles m’éloignent de
toi.

Lord Byron, Poèmes

*choix de la lectrice d’Ellen Cooper

Inoubliable Madeleine

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:51

Je ne peux pas me considérer comme une adepte des biographies. Mais il m’arrive de déroger à mes habitudes et de me laisser tenter par un titre. C’est le cas de Madeleine Castaing. Mécène à Montparnasse, décoratrice à Saint-Germain-des-Prés, qui met en scène une femme peu ordinaire — c’est le moins qu’on puisse dire — autour de laquelle ont gravité artistes et écrivains pendant trois quarts de siècle.

Décidée, originale, avant-gardiste, généreuse ou radine, mais jamais tiède, Madeleine Castaing a laissé sa marque autant dans les décors qu’elle a conçus que dans la mémoire ou l’imagination du Tout-Paris.

Pourtant, rien ne prédestinait Madeleine Magistry (1894-1992) aux différents rôles qu’elle a tenus au fil du XXe siècle. Fille d’ingénieur, elle épousa très jeune un homme de vingt ans son aîné, riche et cultivé, ce qui lui permit de vivre une vie mondaine et culturelle à la hauteur de ses aspirations.

Actrice à l’heure du cinéma muet, amie de Modigliani qui présenta Soutine au couple Castaing, qui en fit son protégé, châtelaine à ses heures, ce qui lui donna l’occasion de faire ses premières armes à titre de décoratrice, amie entre autres d’Erik Satie, de Blaise Cendrars, du troublé et troublant Maurice Sachs, Madeleine Castaing inspira à Louise de Vilmorin le personnage de Julietta et demeure célèbre pour son excentricité de même que pour son talent de décoratrice.

À plus de 80 ans, Madeleine Castaing, qui n’avait commencé à travailler que la cinquantaine venue, vêtue de leggings bien avant l’heure, coiffée d’une perruque qu’elle retenait au moyen d’un élastique sous le menton et de chapeaux extravagants, allait d’un chantier à l’autre, chinant pour l’un, aménageant pour l’autre, tout en s’entourant de jeunes hommes qui l’admiraient, dont le tout jeune François-Marie Banier.

Vous aurez compris, grâce à ces détails, que Madeleine Castaing n’aimait ni la routine, ni les bons sentiments, et qu’elle s’intéressait peu aux qu’en-dira-t-on de toute sorte, faisant de sa vie un jeu, un éternel feu d’artifices, menant tambour battant tout ce dont elle avait envie. Elle fut, pour toutes ces raisons, une bien mauvaise mère, mais une grand-mère fantasque adorée par ses petits-fils.

D’elle, il reste aujourd’hui un style, un bleu qui lui est propre, des articles sur des maisons qu’elle a décorées, et même deux documentaires. La biographie extrêmement fouillée que lui a consacrée Jean-Noël Liaut à partir de nombreuses entrevues et de documents d’archives vient combler un manque.

Et même si je ne suis pas une adepte de biographies, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire celle-ci, qui met en scène à la fois une femme hors-normes qui adorait modifier les lieux et les dates de certaines rencontres afin d’en tirer profit et de faire de sa vie un rêve, ainsi que tous ceux dont elle était le centre d’attraction, issus des lettres et des arts. Même si « … la vérité n’était qu’un accident de parcours pour Madeleine Castaing », l’auteur a réussi à contourner les erreurs de dates et à faire un portrait réussi mais non complaisant de celle qui fut autant adulée que critiquée en son temps, et qui demeure aujourd’hui pour la plupart une héroïne inoubliable.

Disparition!

Filed under: États d'âme — Lali @ 14:23

C’est aujourd’hui la date officielle de la disparition de la pièce de un cent après 155 ans d’histoire.

Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, soit un peu plus de six ans, un sou noir faisait l’objet d’un billet

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