L’homme écrit sur le sable. Moi ça me convient bien ainsi; l’effacement ne me contrarie pas; à marée descendante, je recommence. (Jean Dubuffet)
*toile d’Émile Friant
L’homme écrit sur le sable. Moi ça me convient bien ainsi; l’effacement ne me contrarie pas; à marée descendante, je recommence. (Jean Dubuffet)
*toile d’Émile Friant
Tressaillement
À l’heure où la foule tourbillonne
je me suis retrouvé marchant
dans l’avenue entre saules et peupliers
entraîné
par le vent matinal.
Et soudain,
mes yeux s’enivrant
des jeux d’ombres mauves lancées
par les arbres au visage des passants,
là-haut le ciel était bleu sombre
et un soleil pur montrait les choses
exactement comme elles sont,
j’ai senti que j’avais cessé d’être
un vague détail dans la cohue d’une ville
mais que je traversais un triomphe
autour de moi qui m’acclamait, remuait
tandis que je passais vainqueur entre peupliers et saules
pour aller conquérir l’amour.
Stratis Pascalis
(dans Les poètes de la Méditerranée)
*choix de la lectrice de Sergei Ishchuk
Momo et Khady l’apprendront tôt ou tard. On ne voyage pas d’un pays à l’autre sans papiers. Même si c’est pour aller de l’autre côté du monde pour aider les siens à se nourrir. Puisque même les mangues qui partent à l’étranger sont estampillées et accompagnées de papiers prouvant leur provenance et leur destination.
Yves Pinguilly aborde avec cet album destiné aux jeunes lecteurs le sujet brûlant qu’est l’immigration illicite. Avec tout ce que cela signifie pour celui qui rêve de partir. Avec tout ce que comporte de tristesse quand son rêve lui est refusé.
Même les mangues ont des papiers est un album de toute beauté, autant par la finesse avec laquelle est exploré le sujet que par son aspect visuel grâce aux illustration signées Aurélia Fronty qui compte plus d’une quarantaine d’albums alors qu’elle n’a pas encore 40 ans.
Un album que devrait posséder toute bonne bibliothécaire scolaire. Parce qu’il ouvre sur le monde et pose des questions auxquelles il faut un jour ou l’autre répondre.
L’autobus n’est pas à l’heure. Qu’à cela ne tienne, elle a de quoi lire. Et peut-être que dans quelque temps c’est le premier roman de Trish Vickers qu’elle lira. Grâce à la complicité de la police scientifique qui a travaillé des mois pour récupérer les 26 pages blanches qu’elles avaient écrites alors que son stylo était vide, Trish Vickers, qui a perdu la vue il y a sept ans, a retrouvé le sourire.
Une formidable histoire que je vous invite à lire ici. Une histoire de cœur comme on en lit trop peu souvent. Merci à celui qui m’a envoyé le lien, il se reconnaîtra.
Sept textes comme autant de destinations, de voix comme de voies, empruntées par celui et celles qui ont joué le jeu afin de prêter vie au personnage. Sept textes, sept histoires à lire pour entamer la semaine.
Sept textes qui nous disent combien l’imagination est vivante.
*toile de Todd M. Casey
Tel est le thème de l’édition québécoise de l’édition 2012 de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Pour trouver des réponses aux questions où et quand, rendez-vous sur la page des activités de cette journée devenue une institution en 1995.
L’étranger
Car l’étranger dans la journée ne connaît pas la ville.
L’étranger la connaît le soir, quand elle dort.
Il repart au matin, l’air dur
de qui a cherché en vain.
Toi qui l’aimas un jour
quand tu le verras passer devant ta porte,
donne-lui un peu de l’ancienne tendresse.
Et pense après des années
que par ta vie un jour Ulysse est passé.
Yorgos Markopoulos
(dans Les poètes de la Méditerranée)
*choix de la lectrice de Philippe Jacquot