La suggestion du 17 septembre 2010
Cet endroit qui invite aux promenades ne pourra que plaire à la lectrice du peintre Jules Breton, j’en suis convaincue!
Cet endroit qui invite aux promenades ne pourra que plaire à la lectrice du peintre Jules Breton, j’en suis convaincue!
Un tour du monde en chansons, ça vous dit? Pour cela, suivons sans plus attendre la soprano québécoise Natalie Choquette ,aîtrisant plusieurs langues, née à Tokyo et ayant vécu en Italie. Avec Terra Bella, son plus récent album, la créatrice du personnage de diva comique La Fettucini nous fait voyager du Canada à Cuba, en passant par la France, l’Espagne, la Grèce, l’Afrique, l’Australie et l’Italie avec un crochet par la Russie d’où elle a rapporté une chanson en yiddish, Di sapozhkelekh, que je vous invite à écouter.
Vous pouvez entendre d’autres extraits en cliquant sur ce lien.
Les habitudes, ces choses qui tiennent lieu de vérités pour les solitaires. [Bertrand Bergeron]
*toile de Karl Breitbach
Denise trouve toujours de quoi le rendre plus beau! Puisse-t-il être aussi beau en Bretagne où elle passe quelques jours!
Camané interprétant Esquina de rua
*choix de la lectrice de Sue Bianchi (vers laquelle on ne trouve plus de lien)
C’est la lectrice du peintre Alexandre Juliard qui a ce soir parcouru le recueil du poète belge Éric Brogniet intitulé La lecture infinie, dont certains textes lui ont beaucoup plu, alors que certains autres l’ont moins touchée — c’est souvent le cas d’anthologies réunissant des textes tirés de plusieurs recueils, lesquelles constituent tout de même une bonne façon d’aborder un auteur.
Et c’est sur ces vers qu’elle s’est longuement arrêtée :
Le rêve du poète
Il surgit de l’amour et de l’ombre
aux coutures vives du jour
Il remonte aux plus vieux mythes
inscrits dans la pierre
Il est une taie aveugle
ou une note de musique
Pour que l’œil se tourne
en dedans
(d’après Giorgio de Chirico)
Instants croqués sur le vif. Moments qui font battre le cœur. Souvenirs au détour d’un regard. Impressions fugitives qu’on voudrait à jamais retenir. C’est tout ça qu’a réuni Yves Simon dans Jours ordinaires (publié en 1988).
Mais les jours sont-ils comme le laisse entendre le titre de ce recueil ordinaires? Je n’en suis pas vraiment certaine. Les jours sont toujours extraordinaires si on sait les regarder, les apprivoiser, les vivre. Comme dans cet extrait :
« Lisbonne encore. Une ville jaune avec des affiches et des slogans plein les murs, rouges, noirs. Alfama, l’ancienne ville arabe à côté du Tage, sur une colline. Dédale de rues, de couleurs, de senteurs.
Et puis, deux cafés anciens, élégants. Le premier sous les arcades de la place du Commerce, face au débarcadère, l’autre, à cinq minutes de là, en remontant vers le nord, le Brasileira, près de la place Camoëns. Fernando Pessoa les fréquentait. Je me suis assis à chacune des tables pour être certain de me trouver quelques secondes à sa place. »
Un livre qui donne envie de regarder, de s’arrêter. D’éloigner l’emprise du temps. Le temps de 76 pages, du moins. Lesquelles se terminent ainsi :
« Et un jour on me demandera qui j’ai aimé et je dirai que cela ressemblait à de l’insaisissable, à du sable qui glisse entre les doigts, à du vent qui gémit entre les persiennes, et je dirai qu’il y avait comme un souvenir d’enfance dont j’avais du mal à me souvenir, que c’était une série de masques faisant croire qu’il y avait quelque chose de mystérieux caché sous la même forme apparente et je dirai que j’ai pleuré, craché, battu, haï, que je me suis recroquevillé un jour sur un plancher, nu, avec seulement une fenêtre fermée et le soleil de l’autre côté. »
Mais que peut bien contenir cette lettre que la lectrice du peintre Luiz Alvarez Catala tient à la main? Serait-ce une invitation à visiter cette route?
Il suffit d’un « r » en moins pour tuer un amour. Si, si. Je vous l’assure. Juste un « r ». Oubliez-le et le verbe « étreindre » deviendra « éteindre », comme dans l’article que je l’ai lu hier soir. Ce qu’un correcteur automatique ne verra pas, le lecteur le verra peut-être…
*toile de Charles S. Hopkinson