Lali

5 août 2010

Avec Supervielle 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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La lectrice peinte par Walter Shirlaw n’a pas pris la peine de s’asseoir. Dès son arrivée, elle a ouvert La fable du monde, le recueil de Jules Supervielle et ne l’a quitté qu’au moment de partir, après avoir glissé un signet entre deux pages afin que je vous transcrive le texte qui s’y trouve et que voici :

Allons, mettez-vous là…

Allons, mettez-vous là au milieu de mon poème,
Que je m’approche à loisir, loin des regards indiscrets,
Entre des mots qui vous observent, bien qu’ils vous devinent à peine,
Et d’autres mots qui vous éclairent sans parvenir à vous toucher.

Vous y trouverez un air, un ciel plus cléments que l’autre,
Dans un grand imprévu d’arbres ignorés par les saisons,
Une attentive floraison comme aux premiers jours du monde,
Quand il n’y avait encor rien et que soudain tout devint nôtre.

Une légère carriole traversant ma poésie,
Avec un cheval qui jamais ne souleva de poussière
Parce qu’il sait avancer franchement, sans toucher terre
Nous fera voir aussi bien la clairière ou l’éclaircie.

Nous ferons un grand bûcher des angoisses de la terre
Pour le vouer à la mort qui s’éloignera de nous,
Et remonterons sans remords les plus secrètes rivières
Où se reflètent les cœurs qui ne tremblent plus que d’amour.

Tumbas, un voyage au pays des écrivains

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:41

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C’est ce billet de Dominique qui m’a poussée à la lecture de Tumbas, de l’écrivain Cees Nooteboom que j’aime depuis longtemps — je vous ai d’ailleurs parlé d’un de ses livres ici.

Tumbas raconte la passion d’un homme pour la littérature, pour les écrivains et pour ces lieux qui constituent leur dernière demeure, ces lieux qu’ils fréquentent depuis plus de trente ans au hasard de ses voyages ou en faisant de ces lieux de sépulture des destinations, voire une sorte de pèlerinage.

C’est donc à un tour du monde bien particulier que nous convie l’écrivain néerlandais. Un tour du monde qui lui permet de nous livrer ses propres souvenirs à propos d’écrivains qu’il a eu l’occasion de rencontrer, pour qui il a éprouvé une grande amitié (notamment Mary McCarthy) ou qui lui tiennent compagnie depuis des décennies parce qu’il a lu leurs livres, les lit toujours.

C’est pour lui l’occasion de nous donner une leçon d’histoire littéraire et de nous offrir du coup des extraits choisis avec soin des livres qui l’ont marqué. Ce n’est donc pas à proprement parler un livre uniquement sur les tombes, bien que celles-ci soient le fil conducteur qui lie les photographies de Simone Sassen (l’épouse de Nooteboom) entre elles, mais bien un hommage à quelques écrivains de toutes les époques, de toutes les origines.

Un livre qui, de plus, invite à parcourir les livres de certains auteurs en même temps que des titres de Nooteboom dans lesquels il a évoqué des rencontres et des émotions et qu’il nous fait (re)découvrir au moyen d’extraits qu’il a lui-même choisis.

Un livre que j’ai beaucoup aimé pour tout le respect de l’auteur envers les écrivains et pour les anecdotes souvent savoureuses qui rendent moins graves ces lieux que j’aime fréquenter et où la vie n’est jamais bien loin, puisque certains admirateurs y déposent à l’intention des disparus de quoi écrire…

Nouveau coup de foudre pour Stacey Kent

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 16:12

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Je crois qu’on appelle cela un coup de foudre. Il n’y a pas d’autre mot. Et pourtant, je croyais avoir déjà été l’objet de suffisamment de coups de foudre en ce qui concerne la délicieuse Stacey Kent. Il y a eu ce jour où je l’ai entendue pour la première fois. Puis la sortie de Breakfast on the morniong tram. Et ce moment émouvant où j’ai assisté à son spectacle à la Place des Arts. Ça faisait déjà trois coups de foudre.

Puis il y a eu Raconte-moi…, son nouvel album. Et cette chanson de Jonasz que j’aime tant, Les vacances au bord de la mer, qu’elle a « revisitée » avec une telle tendresse que vos yeux ne regarderont plus le ciel de la même manière quand vous l’aurez entendue.

Si, si. Fermez les yeux. Écoutez. Ça va vous arriver à vous aussi. Le coup de foudre. Et cette impression que cette voix vient du ciel…

Vous avez dit prunus?

Filed under: Vos traces — Lali @ 14:26

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Et voilà que Lanourse voit offre quelques photos de prunus!

La suggestion du 5 août 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Puis-je imaginer que le lecteur du peintre Karl Otto Hy, quand il aura fini de lire son journal, serait partant pour une promenade au jardin?

Douceur du matin

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 10:12

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Une douceur croquée par Armando au hasard de ses promenades matinales…

Ce que mots vous inspirent 203

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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Une vérité est un mensonge qui a longtemps servi. (Édouard Herriot)

*toile de Jan Lievens

Arrêt à Stanstead

Filed under: Ailleurs,Signé Lali — Lali @ 6:29

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Il y a de cela un peu plus de trente ans, nous nous étions arrêtés à Stanstead avant de franchir la frontière. Charmés déjà, nous n’avions jamais oublié ce village qui fait maintenant partie des plus beaux villages du Québec. C’est donc avec bonheur que nous nous y sommes arrêtés avant de prendre la direction de Fitch Bay, à une vingtaine de kilomètres de là, expédition que vous découvrirez dans des billets ultérieurs.

Si d’aventure vous passez par là, l’arrêt vaut le détour. Pas juste pour ses maisons, son calme, mais aussi pour la fougasse aux olives, au bacon et au fromage de La Feuillantine… D’ailleurs, je crois bien que Stanstead fera l’objet d’une autre visite d’ici la fin de l’été!

4 août 2010

Avec Supervielle 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Elle s’est allongée. Pas question pour la lectrice peinte par Isaac Israëls de lire le recueil de Jules Supervielle à toute vitesse. Elle a donc pris son temps et parcouru longuement chacun des textes de La fable du monde, jusqu’à ce qu’elle s’arrête sur celui-ci :

La goutte de pluie

Je cherche une goutte de pluie
Qui vient de tomber dans la mer.
Dans sa rapide verticale
Elle luisait plus que les autres
Car seule entre les autres gouttes
Elle eut la force de comprendre
Que, très douce dans l’eau salée,
Elle allait se perdre à jamais.
Alors je cherche dans la mer
Et sur les vagues, alertées,
Je cherche pour faire plaisir
À ce fragile souvenir
Dont je suis seul dépositaire.
Mais j’ai beau faire, il est des choses
Où Dieu même ne peut plus rien
Malgré sa bonne volonté
Et l’assistance sans paroles
Du ciel, des vagues et de l’air.

Mamani Keïta, pour le plaisir de voyager

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 19:57

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Certains soirs, on a envie de musiques différentes, de celles qu’on écoute moins souvent et ce soir est un de ces soirs. C’est pourquoi je vous invite à écouter la Malienne Mamini Keïta, laquelle mêle avec talent musique traditionnelle, jazz et sonorités électroniques dans son album Yelema (2006) dont j’ai extrait pour vous Kassi Koun. Pour le plaisir de voyager…

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