
Je savais avant même d’ouvrir Zoologie de Francis Dannemark que j’allais aimer ce livre. Parce que j’ai aimé tous les livres de cet auteur, et aussi parce que Zoologie réunit des histoires courtes, comme je les aime, tantôt fables, tantôt récits. Des moments, des souvenirs, des digressions, des regards, autant d’hommages à l’écrivain Richard Brautigan, dont je n’ai rien lu et qui a écrit : « Nous avons tous une place dans l’histoire. La mienne, c’est les nuages. »
Petit livre d’une centaine de pages, il peut se dévorer rapidement, comme on peut le traîner des jours et des jours pour savourer chacune de ses histoires, parfois clins d’œil, parfois en trompe-l’œil, chaque fois révélatrice d’un regard sur la société comme sur l’auteur lui-même.
Petits moments dont j’ai retenus ceux- ci :
Papillons
Quand on roule en voiture dans la ville, j’aime bien m’arrêter pour céder le passage à des piétons : parfois ils me sourient. Et tous ces sourires adressés au vent, je les conserve précieusement, au fil du temps, comme s’ils m’appartenaient.
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Il y a des jours où la pluie semble avoir été inventée pour accompagner les notes jouées lentement par un sax soprano.
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Si les gens qui écrivent se mettaient enfin à lire, les éditeurs et les libraires se porteraient mieux.