Il y avait dans les films d’Éric Rohmer des conversations, de nombreuses conversations. Ses détracteurs vont le diront.
Or, j’aimais Rohmer. J’aimais son regard sur la vie. J’aimais les questions qu’il suscitait. J’aimais ces flots de paroles continues qu’on trouve dans ses films. Qui agaçaient certains. Mais jamais moi. Comme si mes silences n’étaient autres que ces conversations qui traînaient en moi, retenues ou empêchées.
Et quand j’ai appris la mort du réalisateur de films que j’ai vus et revus, comme Pauline à la plage, Ma nuit chez Maud, Les nuits de la pleine lune, c’est une des 4 aventures de Reinette et Mirabelle qui m’est venue en tête. L’heure bleue, pour tout vous dire. Cette heure bleue, unique, qu’a chantée Françoise Hardy :
C’est une heure incertaine, c’est une heure entre deux
Où le ciel n’est pas gris même quand le ciel pleut
saisie par le cinéaste de belle façon dans cet extrait (malheureusement pas en français).
*toile de Michèle Karbassioun