En vos mots 259
À l’heure où je viens tout juste de valider les six textes des envosmotistes inspirés par la toile d’Aneth Huyette-Patay, je vous invite à lire ceux-ci sans attendre. Il n’y a rien de tel le dimanche que de découvrir l’imagination de ceux et celles qui fréquentent le pays de Lali.
Puisse la toile de l’artiste Kim Kyungduk, que je viens d’accrocher à votre intention, susciter autant de textes. Ceux-ci seront validés dans une semaine et pas avant.
D’ici là, merci aux envosmotistes inconditionnels ou de passage et à ceux qui les lisent fidèlement. C’est chaque semaine un bonheur que choisir une toile juste pour vous.
Il marchait en lisant, pour profiter de chaque minute. Mais il avait oublié ses lunettes de lecture. A cause de cela, il avançait penché, le visage immergé dans le texte. Et il n’en croyait pas ses yeux. Ce qu’il déchiffrait n’était-il pas déformé par sa vue? Cette histoire, à quelques détails près, c’était la sienne! Le style, presque exactement celui dont il aurait fait usage! Lui qui cherchait de tout temps le livre qui le transporterait, se pouvait-il qu’il le tienne là entre les mains? Il lui fallait relire ce passage, être sûr de ne pas s’être trompé. Et soudain, il ne saurait jamais ce qui s’était passé en premier, il trébucha sur un pavé disjoint, piqua du nez dans l’ouvrage, et les mots et les lettres lui sautèrent sauvagement à la figure en lui retombant sur les mains. De A à Z, il allait falloir tout réécrire.
Comment by Anémone — 26 mars 2012 @ 16:33
Jonathan avait regardé longuement l’affiche collée à la porte d’entrée: « Silence!… Exercices de lecture. »
Il a esquissé un large sourire avant de pousser la porte. Puis, il a avancé dans l’immense couloir, un peu sombre. Seuls quelques murmures étouffés, semblables à des prières, dénonçaient une présence humaine, enrobée de mystère.
Après la troisième salle, il a osé regarder en direction de l’intérieur. Une jeune femme aux cheveux couleur carotte et avec des grandes lunettes rondes a à peine levé la tête avant de replonger aussitôt dans son livre.
Jonathan lui a lancé un sourire courtois mais fugace avant de poursuivre son chemin et il est entré dans la salle à côté, qui était vide. Un livre dormait sur une table ancienne. Il l’a ouvert au hasard et a regardé les lignes. Et il est resté comme ça. Stoïque. À regarder le livre. En silence. Avant qu’un fil de larmes ne vienne lui déchirer les joues.
« Veux-tu que je t’apprenne à lire? »
Une voix douce est venue déranger ses pleurs.
Il l’a regardée en silence, un peu honteux. Prisonnier de la silhouette de la jeune fille, illuminé par la lumière tendre du crépuscule. Puis, la gorge nouée et la voix tremblante, il lui a murmuré : « Oui… Oui… Si tu le veux bien. J’aimerais tellement!… »
La jeune femme aux cheveux couleur carotte a paru heureuse.
Comment by Armando — 27 mars 2012 @ 11:04
C’est tellement bon ce roman que j’en perds mes mots pour en faire la critique!
Flairjoy
Il est tellement vieux ce livre qu’il se décompose à vue d’œil!
Armèle Labelle
Il a le nez la plupart du temps dans les livres donc c’est un homme de lettres!
Jean Conclus
Ça sent la soupe à l’alphabet!
Puff
Comment by Un gang dit lettré — 27 mars 2012 @ 17:03
HANDICAP
Trillé
Par la treille,
Un tilteur
De taille
Titré,
Il lisait :
Mais sans ses lunettes
Jérôme devenait
Illettré.
Comment by joye — 1 avril 2012 @ 8:53
Après avoir lu vos bons mots, en silence, je vais aller de ce pas manger ma soupe, Dommage, Puff, je n’ai pas de lettres alphabet! Sourire et merci aux Envomotistes !
Comment by Chantal — 1 avril 2012 @ 14:05