Lali

25 août 2025

Une suite décevante

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:24

J’avais beaucoup aimé La librairie Morisaki. Vraiment beaucoup. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai entamé la suite de ce roman. Mais celui s’est rapidement effrité. La passion pour les livres, l’amour de la lecture, la vie quotidienne d’une librairie d’occasion, tout cela ne prend guère de place ici alors que c’est ce que je m’attendais à retrouver au fil des pages.

Il est davantage question de la narratrice, de sa vie amoureuse, de la maladie de sa tante que des livres dans cette suite même si quelques trop rares scènes se déroulent dans la librairie. J’aurais souhaité qu’une grande partie du romans soit consacrée à un épisode en particulier, soit ces quelques jours où elle s’est occupée toute seule de la librairie en l’absence de son oncle, le propriétaire. Mais ce n’est pas le cas.

Je suis donc très déçue. Comme c’est souvent le cas quand on demande à des auteurs une suite à des romans qui ont fait leurs preuves (et de belles ventes, je suppose) alors qu’ils n’en ont nul besoin.

Je retiendrai tout de même cette citation empruntée à un auteur dont le nom est tu : « Les hommes oublient beaucoup de choses. Vivre, c’est oublier. Mais les émotions laissent une trace indélébile, comme les vagues sur le sable. »

20 août 2025

On s’écrira?

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:02

On ne peut que tomber sous le charme de l’album On s’écrira. Les illustrations de Marie Saarbach accompagnant le texte plein de poésie de Pierre Glémet sont si belles qu’on aurait envie de toutes les retirer pour en couvrir les murs.

En résumé, Lola et Léo s’écrivent pour ne pas se perdre de vue à la suite des vacances d’été à l’occasion desquelles ils se sont rencontrés, mais il ne s’agit pas d’un véritable échange épistolaire. De courtes phrases s’inscrivent au fil des images, relatant des bribes de leur quotidien. Comment circulent-elles? Ce n’est pas clair, et ce n’est pas important. Cela se joue ailleurs. Dans cet espoir de se revoir, dans cette espèce de grand cahier qu’est la vie.

Il est plus complexe que je ne le croyais au départ d’expliquer la forme que prend cette histoire. Et je ne suis pas certaine d’avoir réussi. Il ne me reste qu’à vous inviter à ouvrir cet album. Moments de bonheur garantis. Je n’en dirai pas plus.

18 août 2025

Cette année-là

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:14

Raphaëlle a 17 ans en 1994 lorsqu’elle quitte les siens pour la grande aventure de sa vie. Londres l’attend, de même que l’espoir de faire partie des nombreuses jeunes filles au service des familles britanniques aisées de la capitale. Espoir qui ne sera pas déçu, car elle sera vite embauchée par une famille qui compte deux enfants.

L’année où je suis sortie de mon aquarium, un roman destiné aux 14 ans et plus, constitue une lecture agréable, par moments amusante, notamment lorsque Raphaëlle décide d’espionner son employeur afin de savoir s’il mène une double vie. Parfois touchante, entre autres quand il est question de la complicité qui unit Harry, sept ans à Raphaëlle, avec qui il peut échanger en français. Par moments distrayante, par exemple quand la narratrice relate ses sorties avec d’autres jeunes filles au pair.

Ce roman qui se veut réaliste ne l’est pas toujours, mais je ne tiendrai pas rigueur à Karine Glorieux pour quelques détails, raccourcis et omissions. Je ne me suis pas ennuyée, et c’est ce qui compte. Et probablement que si j’avais été pas mal plus jeune, j’aurais davantage apprécié ma lecture.

Pour qui a envie de se retrouver il y 30 ans. Pour qui n’a pas oublié ses 17 ans. Pour qui rêve de Londres. Pour qui a envie de lire un roman sans autre but que de nous divertir.


6 août 2025

L’étoile jaune sous divers angles

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:05

« Le jour où le monde devint plus noir, ma mère était ciseaux, mon père était toile d’un jaune lumineux, c’est là que, précise, je fus taillée. »

Ainsi parle l’étoile jaune, qui raconte dans cet album le destin de quelques personnes qui ont dû coudre ce signe distinctif sur leurs vêtements. Pour que tout le monde sache qu’elles étaient Juives et qu’il fallait que ce soit visible pour mieux les bannir et les exclure. De l’enfant au fou, en passant par le rabbin, le libraire et le vieux. Ces porteurs d’étoiles qu’on a jetés dans des trains destinés au bétail, qu’on a persécutés et tués.

C’est à eux et à ceux qui ont survécu à l’enfer des camps de concentration que cet album est dédié. Pour que nul n’oublie. Pour que cette étoile jaune brille à jamais et témoigne du passé. Pour que ça ne se reproduise plus. Tel est le message véhiculé par cet album écrit par Matteo Coradini et illustré par Vittoria Facchini.

Un album juste, économe de mots, mais éloquent, aux images bouleversantes.

Un album percé de la première à la dernière page par un trou en forme d’étoile.

Un album remarquable. Tout simplement.

4 août 2025

La ville grise

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:29

Quand Nina découvre que le gris n’est pas la couleur dominante de tout ce qui l’entoure à la suite de son déménagement dans une grande ville, mais bien la seule couleur, même si elle comporte des nuances, elle ne se laisse pas absorber par tout ce gris, elle qui aime tant les couleurs.

C’est pourquoi beau temps mauvais temps, elle enfile son ciré jaune, même si cela lui attire des heures de retenue. Mais elle n’est pas la seule à qui les couleurs manquent. C’est aussi le cas d’Alan et de sa famille qui se réunissent chaque semaine pour faire de la musique et qui enfilent pour l’occasion leurs vêtements les plus colorés.

Rien ne peut plus les arrêter maintenant qu’ils sont deux. Pas mêmes les portes closes d’une usine où l’on s’applique à ne fabriquer que de la peinture grise. Grâce à eux, la ville retrouvera ses couleurs, celles et ceux qui y vivent aussi. Je vous laisse découvrir comment ils s’y sont pris. Ce serait dommage de gâcher votre plaisir.

J’ai beaucoup aimé La ville grise, un album écrit et illustré par Torben Kuhlman, s’adressant à un public jeune, mais qui devrait être mis dans les mains de tout le monde. Non pas parce que c’est un livre autour de la pollution propre aux villes, non pas parce que Nina est triste d’avoir quitté l’endroit où elle vivait, deux éléments que certaines personnes ont mentionné dans des critiques et comptes rendus que j’ai lus, mais pour une raison bien plus simple. Quand on veut, on peut.

Il n’y a pas de gris trop gris. Il n’y a pas de montagne tout à fait infranchissable. Il n’y a pas d’épreuve devant laquelle on doit baisser les bras. Le combat de Nina, c’est notre combat à tous. Par moments ou quotidiennement. Pour telle ou telle raison. Qu’on ait 10, 60 ou 90 ans.

4 juin 2025

Chère Linou

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:17

Il y a un moment que je n’avais lu un livre aussi lentement même si j’ai été tentée de le dévorer. Oui, lentement, à petites doses, parce que je ne voulais pas arriver à la fin trop rapidement.

Dès les premières pages, j’ai été conquise. J’ai instantanément aimé Mimi et Linou. Mimi, qui écrit des lettres à Linou, sa petite sœur, qui n’a jamais vécu que dans le cœur de ses parents et de Mimi puisqu’elle est morte dans le ventre de sa mère. Des lettres qu’elle écrit la plupart du temps sur une vieille machine à écrire comme je les affectionne. Des lettres où elle se raconte, où elle se livre sans fausse pudeur, où elle parle du manque de cette sœur absente, de la séparation de ses parents, de sa grand-mère adorée qui commence à en oublier des bouts, de son cœur qui s’emballe quand elle croise son voisin, de sa meilleure amie tellement différente d’elle, mais dont elle ne peut se passer, de tout ce qui lui pèse, de ce qui la fait vibrer.

J’ai aimé aussi la mise en page et la police de caractère. Et l’écriture elle-même, pleine d’images. Et l’émotion qui se dégage de chacune de ces lettres qui commencent par Chère Linou, qui m’ont rappelé les Chère Kitty d’Anne Frank, dont le journal demeure un des livres les plus marquants de ma vie. Mais là s’arrête l’analogie.

L’inoubliable, qui s’adresse à un public adolescent, bien qu’il ne se limite pas à celui-ci, puisqu’il saura toucher quiconque y plongera, est un roman inoubliable. J’admets, le jeu de mots est facile. Mais c’est réellement le qualificatif qui lui va comme un gant.

Si vous n’avez pas peur de vous laisser attendrir, si vous avez envie d’avoir l’âge de Mimi pendant quelques heures, si vous aimez la littérature épistolaire, peut-être aurez-vous envie de lire L’inoubliable.

Et même si vous n’éprouvez aucune attirance pour ce genre de roman, tentez le coup, ne passez pas à côté, vous ne le regretterez pas. Je vous l’assure. Lou Beauchesne a signé ici un roman remarquable.

26 mai 2025

Une belle histoire

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:39

J’adore tout ce qui porte sur les livres, les écrivains, les bibliothèques, les lecteurs, les livres, les éditeurs. Je crois que vous l’avez compris si vous visitez le pays de Lali depuis un moment. Je ne pouvais donc qu’être attirée par l’album Le samedi au Paradis, destiné auc lecteurs débutants, lequel porte sur une bibliothèque de Bogota, créée à partir de livres trouvés dans les poubelles des quartiers riches de la capitale de la Colombie.

C’est José Alberto Gutierrez, un éboueur amoureux des livres, qui est l’instigateur de ce fabuleux projet de recycler des livres dont on ne veut plus afin de les proposer au prêt dans une bibliothèque ouverte tous les samedis. Pour le jeune José, l’autre José de cette histoire, samedi est le jour qu’il attend toute la semaine. Le jour oû il choisira parmi les centaines de livres recueillis celui qui lui tiendra compagnie pendant sept jours.

Écrit par Angela Burke Kunkel et illustré par Paola Escobar, Le samedi au Paradis relate l’histoire de ces deux José qui se retrouvent tous les samedis au Paradis, nom affectueux que porte cette bibliothèque hors de l’ordinaire, qui a valu à son créateur des prix et une renommée mondiale. Une belle histoire, d’autant plus belle qu’elle est vraie.

De moins en moins de livres se retrouvent à la poubelle depuis quelques années. Des boîtes à livres ont surgi dans les rues et même sur notre lieu de travail. Des boutiques qui récupéraient au départ principalement de quoi se vêtir et se chausser de même que des articles de maison recyclent aussi des livres et ont même ouvert des librairies pour que la vie de ces livres se poursuive.

L’inititative de José Alberto Gutierrez s’inscrit dans cette démarche de sauver les livres qui est une préoccupation à l’échelle mondiale. Et pour cause. On ne devrait jamais jeter des livres.

28 avril 2025

Anne Frank, toujours

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 17:23

J’avais 10 ans quand j’ai lu son journal. C’est le dernier livre que mon grand-père m’a offert. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles l’histoire d’Anne Frank a été si importante dès la première lecture et pendant toute mon adolescence. Je rêvais comme elle de devenir écrivaine, et c’est à cause d’elle que j’ai tenu mon journal quotidiennement pendant vingt ans. J’ai même porté une barrette du côté droit tout comme elle.

Je n’ai jamais vécu ce qu’elle a vécu. Mais comme j’aurais voulu la connaître si nous étions nées à la même époque et si sa vie n’avait pas été fauchée prématurément.

Plus tard, j’ai lu de nombreux livres qui portaient sur elle, sur les camps de concentration, sur les résistants, particulièrement des témoignages. Probablement en raison de cette lecture de départ dont nous parlions mon grand-père et moi au téléphone quand il était à l’hôpital. Nous projetions même d’aller à Amsterdam ensemble, nous ne pouvions penser qu’il vivait son dernier automne.

Anne Frank est un peu partout dans mes pages. Dès 2006. Dans ce billet qui demeure un de ceux dont je serai toujours fière. Dans celui-ci. Et aussi dans ce compte rendu. Et dans cet autre encore, datant de 2019.

Sachant cela, vous ne serez pas étonnés que j’aie emprunté cet album jeunesse à la bibliothèque quand je l’ai repéré dans un étalage suggérant des titres portant sur la Seconde Guerre mondiale. Et quelle réussite que cet album écrit par Isabel Thomas et illustré par Paola Escobar.

Un album à offrir aux jeunes qui ne connaissent pas Anne Frank. Et même à celles et ceux qui ont déjà entendu parler d’elle. Pour souligner les 80 ans de la fin de cette guerre qu’on ne doit pas oublier, pas plus qu’aucune autre. Un album qui est une réussite totale, tant pour la narration et le contenu historique que pour la facture. Un livre qui ouvre sur le monde, un livre comme il en faut toujours davantage.

27 mars 2025

Des personnages attachants

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:03

Dès les premières pages de Florence & Léon, j’ai été conquise, rien de moins. Il faut dire que ces deux personnages sont très attachants. Florence, même si elle a un problème aux poumons qui l’empêche de respirer à fond. enseigne la natation. Léon, qui n’a pas une bonne vue, est agent d’assurances.

C’est en raison d’une collision qu’ils font connaissance. Et c’est devant un café glacé et un jus mangue et melon qu’ils re racontent, et qu’ils parlent de ce qui les empêche de vivre à plein. Manquer d’air, pour Florence, c’est comme respirer à travers une paille. Ne voir qu’en partie, pour Léon, c’est un peu comme voir ce qui l’entoure à travers une paille.

Et si l’un et l’autre s’entraidaient et faisaient en sorte que les carences de l’un soient compensées par les forces de l’autre? Une histoire qui m’a rappelé mes parents qui, en vieillissant, avaient perdu en partie la vue et l’ouïe pour l’un, la mobilité pour l’autre, et qui affirmaient haut et fort que tout allait bien puisqu’à deux, ils obtenaient la note parfaite de 100 %.

Une belle histoire signée Simon Boulerice, soutenue par les illustrations de Delphine Côté-Lacroix. Une histoire que vous pouvez aussi voir et entendre si vous en avez envie.

26 mars 2025

L’homme qui écoutait chanter l’oiseau

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:35

L’album écrit par Christian Merveille et illustré par Valeria Docampo, L’homme qui écoutait chanter l’oiseau, est bouleversant, à l’instar de tous les livres qui portent le logo d’Amnesty International. Oui, bouleversant. C’est le moins qu’on puisse dire. On ne peut en effet fermer l’album sans verser une larme.

Cela commence de façon bien innocente. Un homme refuse de se coucher au sol lors du passage du Roi parce qu’il veut entendre l’oiseau chanter alors que c’est obligatoire de se prosterner et de ne pas lever les yeux. On l’emprisonne pour cette raison. Mais comme l’oiseau le visite pendant qu’il est derrière les barreaux, on le rend aveugle. Puis, comme ce n’est pas suffisant, puisqu’il peut toujours entendre le chant de l’oiseau, on le rend sourd. Il n’a plus rien pour se rattacher à la vie que ses souvenirs puisqu’il ne peut plus voir ou entendre l’oiseau.

Vous aurez compris qu’il s’agit d’un livre sur la torture, sur ce qu’on inflige à celles et ceux qui sont différents et qui ne veulent pas se plier à des lois qui briment leur liberté et leurs droits. Vous aurez sûrement aussi deviné que cet homme sera un jour libéré. Les albums jeunesse se terminent souvent bien dans la vie. Et tant mieux. Il faut laisser un opeu d’espoir aux jeunes.

Puissent de nombreuses bibliothèques scolaires avoir ce livre sur leurs rayons. Il est essentiel.

Page suivante »