Une magnifique dédicace
Elle n’avait pas oublié, mais elle n’y pensait plus. Tout ça datait de plus de vingt ans. Et puis, dans une conversation, le nom de l’écrivain s’est glissé. Et elle a plongé dans ses souvenirs. Elle était si jeune, naïve, comme elle peut encore l’être à l’occasion. Et il avait quelque chose de fascinant, lui qui savait magnifiquement écrire des histoires et qui savait aussi bien les raconter. De fascinant, comme de dangereux, elle l’avait bien senti. Signe qui ne trompait pas et qui était propre aux êtres marqués par la vie, par l’alcool, par le rôle qu’ils s’étaient donné. Si bien qu’elle savait dès ce soir-là qu’il ne fallait pas s’approcher de trop près de l’homme qui s’était dévoilé dans une dédicace qu’elle est en train de relire.
Elle n’avait pas eu la curiosité de briser l’image et le mythe. Ou le courage de celles qui foncent sans réfléchir. Et elle ne le regrette pas. Il y aura toujours ce livre, cette dédicace juste pour elle un soir d’automne. Une magnifique dédicace.
*sur une toile de Murat Kaboulov
This is beautiful! You not only write.. very beautifully. You can read a painting and even more.. a lifestory. This is surreal for me, almost mystical. Myself.. the model, my husband.. the artist.. reading that book and remembering past.. how it used to be.. more than 20 years ago..
Comment by Marina Kaboulov — 8 avril 2009 @ 16:07
Marina, what you wrote is so beautiful, too.
Probably is the story I used to write to make alive your husband’s painting not yours and very different.
But you are now part of it… You inspired it!
All my regards and many, many thanks for leaving a few words that make me want to continue to write stories inspired by paintings showing readers.
It is my way to make them alive and to invite people to discovers the painters.
Comment by Lali — 8 avril 2009 @ 18:02