Un peu de poésie et de Bretagne 4
Fermé pour cause de poésie de Gérard Le Gouic était là. Il attendait la lectrice de Jennifer Edwards, laquelle s’est empressée de s’allonger pour en tourner les pages au hasard, jusqu’à ce son regard se pose sur un poème qu’elle lit et relit depuis.
À combien de naissances
comme de transhumances,
à combien de banquises
dans les mauves farines du feu,
dans les halliers par hantise,
avons-nous survécu?
À combien d’hivers sidéraux?
Nerf de coton sous épiderme,
que nous reste-t-il
du salpêtre de la pénitence?
Parfois nous pleurons des gouttelettes de nuit
et nous perçons les hanches de la lumière.