Ruptures

Les ruptures se ressemblent-elles toutes? Combien semblent définitives alors qu’elles ne le sont pas vraiment? C’est en quelque sorte ce qu »aborde Hélène Gestern dans Un vertige, suivi de La séparation.
Dans l’un comme dans l’autre de ces deux courts romans, elle décortique l’après-amour avec une grande lucidité. Il ne sert à rien d’idéaliser ce qui a été. «… on ne peut éprouver la nostalgie d’un espace auquel on n’a pas appartenu », Et pourtant, la narratrice y a tellement cru, comme d’autres, comme moi quand « on apprend la grammaire d’une peau, d’un désir, d’un regard » et quand « on se plonge dans l’énigme d’un être inconnu, ce gouffre merveilleux… »
Pourquoi se perdre une nouvelle fois dans ce qui finira par nous blesser?
« Il conviendrait sans doute de se demander ce que l’on recommence au juste lorsque l’on marche dans les traces sentimentales déjà frayées, en sachant qu’on y a déjà perdu et l’amour et l’humour. » La narratrice se pose la question, ne trouve aucune réponse appropriée. Elle sait seulement l’espoir, les doutes, la chute. Et elle n’est sûrement pas la seule à se questionner ainsi. Je me suis retrouvée dans cette situation plus d’une fois alors que j’ai marché à nouveau dans les pas du passé en compagnie de l’un, de l’autre.
J’ai été extrêmement touchée par ces romans. Je me suis souvent arrêtée pour relire des passages, noter des phrases qui m’atteignaient. Pour réfléchir. Pour sonder mon cœur. Pour me demander si :« je voudrais retrouver le cercle de ses bras, mais surtout l’envie d’en être la prisonnière. » Et je me le demande encore.