Rossignol
Quand Benjamin Lacombe a commencé à dessiner les planches de ce qui allait devenir Rossignol, il n’avait qu’une idée en tête, enfin sûrement d’autres, mais celle-ci en priorité : donner au texte de Sébastien Pérez aux accents des années 1950 l’idée qu’elles sortaient tout droit d’un film de Jacques Tati.
Mission réussie. On se croirait facilement dans Les vacances de Monsieur Hulot. Pas pour l’histoire proprement dite, mais pour ce qui se dégage du texte sensible. Pour ce que révèlent les illustrations. Pour cette impression que le temps s’est arrêté il y a quelque soixante ans, à une époque où on écrivait encore avec un stylo et du papier. Où on se faisait des amis en les apprivoisant plutôt qu’en passant par des réseaux sociaux.
Et c’est peut-être là toute la beauté de cet album créé en tandem par un duo qui n’en est pas à sa première collaboration. Un album où il est question de poésie, de vacances d’été, de la façon de s’y prendre pour se faire des amis, de ce qui étonne, de ce qui nous démarque, des petits gestes qui changent la vie des uns et des autres, de la beauté du monde, des rêves qui se concrétisent, des yeux qui pétillent et du cœur qui bat si fort.
Rossignol est un album magique. Un album inoubliable. Un album qu’on devrait trouver dans toute bibliothèque scolaire. Pour nous rappeler à quel point l’amitié peut nous donner des ailes quand on sait y mettre le temps et la manière.