Quand un réalisateur verse dans l’anecdote
Le réalisateur Simon Lavoie avait tout pour un film. Une vraie anecdote. Un contexte historique constituant un pan souvent méconnu de notre petite histoire : la conscription lors de la guerre 1939-1945. Des personnages. Tout, vous dis-je.
Mais il est resté dans l’anecdote du déserteur abattu par les forces judiciaires, à cause d’une délation, faisant fi de tout ce qui aurait donné de la chair à celle-ci. Oubliant de nous expliquer la teneur, comme la raison du référendum qui s’est tenu en 1942, alors qu’il aurait si simple de nous faire part de la promesse de Mackenzie King concernant la conscription. Négligeant des explications, mêmes minimales, sur le Bloc populaire canadien. Se faisant avare de ce qui aurait fait de ce film autre chose qu’un divertissement dont on sort avec plein de questions.
Qui donc étaient ces autres déserteurs? À qui vendaient-ils leur alcool de contrebande? Quel sort leur a-t-il été réservé? Et qui était-il, lui, le déserteur dont on veut presque faire un martyre?
On ne saura jamais. Le réalisateur a préféré pointer du doigt la bavure judiciaire, le misérabilisme et l’histoire d’amour contrecarrée.
