Piqué des vers 24
Tu es partout
Tu brûles doucement dans les creux de ma nuit
Tu te penches
Tu te penches et l’odeur de la laine douce
Tu me frottes la peau des joues tu t’enfuis
Tu viens le jour et tu reviens le soir
Hanter mon rêve ou les mouvements oubliés de
mon corps
Un peu comme l’eau un peu comme la forêt
Tu te laisses boire
C’est comme si de toujours je t’avais reconnue
Toute petite et toute longue silhouette
Toi pour qui la place en moi est depuis si longtemps
creusée
La chaleur tant de bras tant de jambes
Toi ma sœur et mon enfant et ma mère
Ma toute infinie familière
Tu me mets au monde
Et tu perces mes paupières
Et tu laves le sommeil séché
François Emmanuel
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)
*choix de la lectrice de Fernand Toussaint