Piqué des vers 2
Arrière-été
Que je voudrais, ton bras appuyé sur le mien,
M’en aller lentement par un parc ancien!
Tu sourirais avec une exquise indolence;
Tes mots dits à mi-voix auraient, dans le silence,
La grave inflexion de ceux-là que jadis
Une âme virginale et tremblante m’a dits…
Nous irions pas à pas, savourant l’heure brève;
Après tant d’amoureux nous ferions le beau rêve
Dont les hommes toujours ont bercé leur ennui…
La nuit d’été viendrait, la tiède et calme nuit;
Et nos cœurs sentiraient devant son grand mystère,
À quel point, quand on aime. il est doux de se taire.
Fernand Severin
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)
*choix de la lectrice de JD King (dont toute trace a disparu)