Oui, je suis dépendante
Tout va bien. Je peux, telle la lectrice de William McCance, lire à mon aise loin de l’ordi, écouter de la musique, sans me préoccuper d’un éventuel service interrompu. Je suis branchée. Je peux donc lire mes courriels ou partir à la recherche de toiles.
Oui, je suis dépendante. Accro. Appelez ça comme vous voulez. Mais je ne peux pas plus vivre dans un lieu sans livres que sans Internet. Oui, je suis soulagée. Je ne serai pas là prostrée, à regarder l’écran en me demandant quand les choses seront rétablies ou pendue au bout du fil, en attente d’une voix humaine qui me dira ce qui se passe. Et voilà peut-être longtemps que tout est à nouveau fonctionnel, mais loin de Socrate – c’est le nom de ma bête, mon ordi chéri -, je ne pouvais être en mesure de constater que tout allait.
Je respire. Oui, je suis dépendante. Accro. Appelez ça comme vous voulez. Mais surtout, là, en cette minute, je suis heureuse. Mon monde est redevenu normal.